Législatives: Xavier Bertrand tacle Eric Ciotti, "pourquoi il la ramène encore?"

Le président Les Républicains de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand était invité dans Face à Face sur RMC-BFMTV, ce mercredi 3 juillet 2024. Interrogé sur le président contesté de LR, qui a annoncé son intention d'"engager une procédure d'expulsion" du parti à son encontre, il a répondu avec humour: "Il est au RN, Eric Ciotti. Je crois que c'est clair pour tout le monde".
"On sait pourquoi il est parti au RN: parce qu'il pensait avoir un poste de ministre, voiture, chauffeur, gyrophare, c'est ça le rêve de sa vie", a taclé Xavier Bertrand avec un sourire amusé. "Alors de quoi il se mêle? Pourquoi il la ramène encore? On le voit bien aujourd'hui: il est en service commandé, par Marine Le Pen, pour semer le trouble."
"Mais ça ne crée aucun trouble", a assuré Xavier Bertrand. "Aujourd'hui, Les Républicains, grâce à l'ancrage de nos candidats, on est revenu à plus de 10% de la réalité des votes au premier tour alors qu'on n'était pas présent partout. C'est-à-dire deux fois ce que nous avions fait à la présidentielle", a-t-il souligné. "On est là, plus forts."
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Une "droite 100% républicaine et indépendante"
"Nous sommes bien placés dans beaucoup de circonscriptions. Plus nous aurons de députés élus, plus nous pourrons faire en sorte qu'il y ait un sursaut républicain et un projet. Qu'on ne soit pas condamné à se dire: soit le RN avec une majorité absolue, soit le blocage à l'Assemblée", a ajouté le LR.
Xavier Bertrand a assuré qu'il fait toujours partie des Républicains, et "pas seulement par la carte": une "droite 100% républicaine, 100% indépendante, une droite de rassemblement". "Il est temps que ceux qui dirigent comprennent qu'on ne peut pas avoir des Français qui vivent dans deux mondes parallèles."
"Gaulliste un jour, gaulliste toujours."
"Ni LFI, ni le RN" pour Xavier Bertrand
Parlant de "cette souffrance de la part de beaucoup de Français", Xavier Bertrand a mis en garde sur RMC-BFMTV: "Il y en a une partie qui aujourd'hui pense sincèrement que les solutions peuvent venir du RN, 'parce qu'on ne les a jamais essayés, ça ne peut pas être pire'. Si, ça peut toujours être pire, surtout pour ceux qui ont peu."
En cause, Xavier Bertrand a pointé "le rejet d'Emmanuel Macron" dont "la politique a accentué leurs difficultés", dénonçant "l'arrogance et le mépris". Il pointe enfin "la peur de (Jean-Luc) Mélenchon". "C'est ça qui amène à voter pour le RN, alors que le RN n'est en rien un rempart contre l'autre extrême qu'est LFI."
Selon lui, il y a "une large majorité de Français en colère, mais pas une majorité de Français qui vote RN" et "il y a beaucoup plus de français qui ne veulent pas de l'extrême droite au pouvoir".
"Si on ne veut pas être dirigé par les extrêmes, il faut aller voter."
"LFI n'a qu'une envie c'est que le RN prenne le pouvoir pour, lui, prendre le pouvoir dans la rue", affirme Xavier Bertrand, qui pense que LFI "veut l'affrontement". Le RN? "Ce sont des menteurs, des charlots, des pipoteurs", selon lui.
Entre LFI et et le RN, le président LR de la région Hauts-de-France ne veut pas choisir et votera blanc, a-t-il indiqué. "Je soutiens le candidat qui n'est pas RN ou LFI qui est le mieux plaçé pour diriger."
Un "gouvernement provisoire"?
"La majorité plurielle veut dire qu'on va continuer la même politique qu'avant en changeant les postes, donc je veux une nouvelle politique", a affirmé Xavier Bertrand sur RMC-BFMTV, avec en priorité des mesures sur la santé, la crise agricole, le pouvoir d'achat et la sécurité, pour "apporter des solutions aux Français".
Il a ainsi plaidé pour un "gouvernement provisoire" - comme celui du général de Gaulle après la guerre, même s'il "n'y a plus de général de Gaulle" - après les élections, mais "sans les extrêmes" et "avec ceux qui seront de bonne volonté". Qui? "On verra dimanche."
François Ruffin? "Il n'a pas rompu avec LFI. J'ai dit sans les extrêmes, qui sont LFI et le RN. Je sais le travail qu'il est capable de faire (en tant qu'élu de la somme, ndlr), mais il n'a pas rompu avec LFI", a déploré Xavier Bertrand. Il a pris en exemple des ministres socialistes "qui ont été au rendez-vous de la sécurité", comme Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve.
"Je n'hésiterai jamais à jouer la carte de l'intérêt général, je n'ai jamais hésité à trouver des solutions pour sortir mon pays de la crise", a poursuivi Xavier Bertrand, en vantant sa proposition d'une prime de 1.000 euros à l'époque des Gilets jaunes devenue prime Macron, d'après lui.
En tout cas, Xavier Bertrand souhaite montrer qu'entre le RN avec une majorité et le blocage, il y a une autre solution", car "le blocage à l'Assemblée veut dire qu'on laisse les Français dans leurs difficultés".