Les blocages levés samedi midi par les Jeunes agriculteurs... avant une reprise en début de semaine prochaine

Pierrick Horel, le secrétaire général des Jeunes agriculteurs, a annoncé ce samedi 27 janvier la levée des blocages à partir de 12h. Ils reprendront dès le début de semaine prochaine.
"On a besoin de se reposer et de réadapter la stratégie", alors que le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé la veille ses mesures pour tenter de répondre à la crise agricole, promettant de la "simplification" et, entre autres, 50 millions d'euros pour la filière biologique ainsi que l'annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non-routier (GNR).
La question de l'élevage et du renouvellement des générations pas abordé
La levée temporaire des blocages ne signifie donc pas que les réponses promises par Gabriel Attal semblent suffisantes aux yeux des Jeunes agriculteurs. "On va faire un acte 2 en début de semaine prochaine car il y a un volet sur lequel on n'a pas entendu" le Premier ministre, a souligné Pierrick Horel. Le secrétaire général regrette notamment que Gabriel Attal n'a pas suffisament parlé d'élevage, du renouvellement des générations dans l'agriculture mais aussi du "reset" d'un certain nombre de normes.
"On n'a pas vu de vision et d'ambition claire pour l'agriculture", estime le secrétaire général des Jeunes agriculteurs.
Si certaines annonces du gouvernement "vont dans le bon sens", admet Pierrick Horel, "on n'a pas changé l'état d'esprit du gouvernement", juge-t-il.
Les Jeunes agriculteurs continueront donc la lutte, à l'instar de la FNSEA, qui par le biais de son président Arnaud Rousseau sur TF1 vendredi soir, a annoncé que la mobilisation n'allait pas s'arrêter. "Ce serait irresponsable, pour le secrétaire général que je suis, d'expliquer à mon réseau que le compte y est et qu'on peut rentrer à la maison", expose Pierrick Horel pour justifier la décision de continuer les blocages la semaine prochaine.
Les Jeunes agriculteurs ne veulent pas que le message soit brouillé par d'autres luttes
Alors que les taxis ont d'ores et déjà annoncé rejoindre le mouvement de gronde sociale initié par les agriculteurs dès lundi, Pierrick Horel tempère les ardeurs. "On attend le soutien du gouvernement et de la classe politique".
A propos d'une convergence des luttes, avec d'autres corporations qui pourraient rejoindre le mouvement, le secrétaire général dit rester "vigilant". "On a un message de départ et on ne veut pas qu'il soit brouillé. On n'appelle pas à poser le chaos en France comme d'autres syndicats agricoles le font", critique Pierrick Horel.
Enfin, les Jeunes agriculteurs ne comptent pas boycotter le Salon de l'agriculture, qui doit se dérouler du 24 février au 3 mars 2024. "C'est un évènement pour négocier". Ils ne veulent également pas bloquer le marché de Rungis : "On ne veut pas créer des émeutes de la faim, ca n'intéresse personne", a évacué Pierrick Horel.
Y aura-t-il un blocus à Paris?
Concernant un éventuel blocage de Paris, le secrétaire général reste évasif : "Le sujet de la capitale reste à ce stade, dans ce qui peut être envisagé", a admis Pierrick Horel, qui évoque un "moyen de pression" face au gouvernement. "On y travaille mais rien n'est calé ni acté", a-t-il précisé.
Pourtant, sur BFMTV ce samedi matin, l'administrateur national des Jeunes agriculteurs a annoncé vouloir "organiser le blocus de Paris et de la petite couronne parisienne" dès lundi. "L'idée est qu'aucun camion ne puisse approvisionner la capitale" et ce "aussi longtemps que nécessaire (...) au moins sur cinq jours", a lancé Maxime Buizard.
Plusieurs levées de blocage ont eu lieu en France après les annonces du Premier ministre Gabriel Attal, comme à Montepellier ou Bordeaux, alors qu'à Agen, les agriculteurs restent déterminés à continuer la lutte.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a pour sa part promis samedi d'autres mesures, notamment dans la viticulture.