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Les députés de la majorité veulent s'attaquer à ceux du RN, en hausse dans les sondages

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Depuis plusieurs semaines, loin des scandales, les députés du Rassemblement national se font discrets. Et cela a plutôt une bonne influence puisqu'ils grimpent dans les sondages. Les députés de la majorité veulent donc être plus offensifs en examinant plus précisément leurs propositions.

Des députés de la majorité veulent se montrer plus offensifs à l'encontre du RN. Une stratégie qui part du constat que Marine Le Pen et ses députés ont un boulevard depuis plusieurs semaines maintenant, alors qu'ils ne se mouillent pas. Ils prennent pourtant des points dans les sondages alors que la macronie, elle, dévisse.

"On doit donc être plus offensifs", clame un cadre de la majorité, qui compte aller les chercher, les provoquer. "Il faut qu'on arrive à les faire parler", fixe un député Modem. L'amorce d'un changement de stratégie. "On a trop donné l'impression de ne cibler que la Nupes. Et on ne s'est pas assez méfié du RN. On n'a rien vu parce qu'ils étaient polis et qu'ils voulaient porter les mêmes costumes-cravates que nous", admet un marcheur.

Les élus Renaissance ont l'intention de se plonger dans les amendements que les députés du Rassemblement national déposent en commission ou en séance publique. Regarder ce qu'ils écrivent, ce qu'ils proposent et chercher ainsi à montrer quel est vraiment leur projet politique.

Une attention accrue qui n'inquiète pas franchement les soutiens de Marine Le Pen. "Je pense que les macronistes ne savent plus comment nous prendre. La diabolisation, ça ne fonctionne plus", indique un responsable, quand un autre jubile: "On est sur un petit nuage, tous les voyants sont au vert. On apparaît comme un roc rassurant dans un monde politique qui s'effondre... La force tranquille, c'est nous".

Scepticisme de la gauche

Des élus Renaissance qui disent vouloir mieux cibler le RN, ça n'a rien de très nouveau. Un macroniste le reconnaît: "C'est un vœu pieux. La réalité, c'est qu'on ne sait pas comment gérer Marine Le Pen. Que l'on parle d'elle ou qu'on ne le fasse pas, j'ai l'impression que ça n'a aucune influence."

Les intentions des soutiens du président font sourire à gauche car eux n'y croient pas, assurant que les macronistes ont jusqu'à présent un intérêt à avoir l'extrême droite comme adversaire pour mieux plier le match.

“La macronie, c'est comme la bourgeoisie. Au début, ils veulent un chien de garde pour se protéger. Et une fois que le chien est monté sur la table, ils ne savent plus comment le faire redescendre", indique un proche de Jean-Luc Mélenchon.

La gauche reproche aussi aux macronistes de ne pas avoir saisi l'occasion d'attaquer le RN. Les écologistes cherchaient en effet à faire voter un texte sur le terrorisme d'extrême droite. "En commission, la semaine dernière, ils ont tout réécrit pour mettre extrême droite et extrême gauche sur le même plan", déplore un élu Nupes. Preuve selon lui que la majorité n'est pas prête à vraiment s'attaquer au RN.

Cyprien Pézeril