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Les JO, une trêve qui soulage mais qui "ne peut pas effacer les difficultés sociales, économiques"

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Avec les Jeux olympiques, il règne une ambiance pas vue depuis longtemps dans les rues de Paris. Et on ne compte plus les éloges sur la beauté des infrastructures. On dirait presque que tout s'est arrêté et que la politique et les législatives n'ont jamais existé. Une trêve olympique qui n'est pas pour déplaire aux Français.

C'est une des conséquences des Jeux olympiques: il souffle en ce moment un vent d'optimisme sur la France. Et il y a de quoi: record de médailles pour la délégation française avec 44 pour l'instant, un pays qui vibre au rythme des épreuves avec de grands champions qui rallient derrière eux comme Teddy Riner, Léon Marchand, Antoine Dupont ou Félix Lebrun.

De quoi presque oublier le contexte politique avec un gouvernement démissionnaire et une situation politique toujours très instable après le résultat des élections législatives. Mais cette trêve olympique, ce n'est pas pour déplaire aux Français.

Dissolution, législatives, choix de Premier ministre, tout ça paraît bien loin pour Bénédicte.

“Après cinq jours à Paris à aller aux JO, franchement les législatives ça me paraît complètement hors du temps”, indique-t-elle.

Et pour beaucoup, c'est un soulagement. C'est le cas de Sandrine qui adore cet optimisme avec les JO. “Le fait qu’on soit tous ensemble dans l’émulation pour les Jeux, ça rapproche sans doute les gens. Ça fait du bien après toute cette lourdeur”, indique-t-elle.

Une nécessité du retour de la politique?

Mais pour autant, est-ce que ça va continuer? “Je ne pense pas qu’il y ait de chance que cet esprit-là perdure après les JO”, regrette-t-elle.

En particulier avec la politique. Pour Stéphanie, aussitôt les Jeux terminés, les tractations vont reprendre de plus belle. “Les hommes politiques vont reprendre le même cirque. Ils ne vont pas savoir s’écouter, ils vont reprendre leurs petites magouilles”, résume-t-elle. La politique de nouveau omniprésente, c'est, en effet, inévitable pour Dorian Dreuil, politologue à la fondation Jean Jaurès. Mais pour lui, c'est aussi une nécessité.

“La France ne peut pas se passer de gouvernement. Cette parenthèse des JO, elle ne peut pas effacer à elle seule les difficultés sociales, économiques, que connaissent une partie de la société. Pour ces personnes-là, la politique doit revenir sur le devant de la scène”, assure-t-il.

Mais pour le politologue, les JO prouvent une chose. Malgré les fractures politiques, le pays est capable de rester uni.

Lucas Lauber avec Guillaume Descours