LFI: François Ruffin, adoubé par Jean-Luc Mélenchon, sera-t-il candidat à l’élection présidentielle?

François Ruffin pourrait être candidat à la présidentielle. Et c’est Jean-Luc Mélenchon qui le dit. Il a réagi ce mercredi à un sondage en tweetant: “Magnifique, François Ruffin et moi passons la barre des 20%". Mais le leader de La France insoumise a surtout ajouté ces quelques mots: “François est prêt. En avant".
Ça ressemble beaucoup à un adoubement. C’est la première fois que Jean-Luc Mélenchon désigne aussi clairement celui qui pourrait lui succéder, lui qui a été candidat aux trois dernières présidentielles.
"C’est sympa, c’est gentil mais ce n’est pas le moment", a répondu François Ruffin sur France Info ce jeudi. En février, il avait lui-même envisagé sa candidature en disant: "Si un jour je dois incarner ça, je le ferai".
Avant d'être député de la Somme, depuis 2017, François Ruffin a d’abord été journaliste. Il a grandi à Amiens, où il était dans le même lycée catholique d’Emmanuel Macron. Il a ensuite créé un journal local, Fakir, qui dénonçait les délocalisations. Il a obtenu un diplôme du CFJ, grande école de journalisme qu’il a détestée et dénoncée dans un livre.
En 2015, il réalise un documentaire ("Merci Patron !") sur le combat d’une famille contre Bernard Arnault, le propriétaire de LVMH. Cela lui vaudrait d'être espionné, écouté et suivi, mais cela lui vaudra aussi le César du meilleur film documentaire.
Des "fragilités" et des "failles"
A partir de là, il est de toutes les luttes. Il est à l'origine de Nuit debout, l’occupation de la place de la République contre la loi Travail. Il se sent proche des gilets jaunes dès le début et il en fait un documentaire, "J’veux du soleil".
Puis finalement, il se lance en politique. Élu député de la Somme en 2017, réélu en 2022. Il ne se verse que le Smic, le reste de ses indemnités parlementaires est donné à des associations. Un député LFI, un peu jaloux, commente: c’est facile, il a gagné beaucoup d’argent avec ses films et ses livres…
François Ruffin ne cache pas avoir des “fragilités” et parle de “failles” qui peuvent le faire chuter, d’épisodes dépressifs qu’il peut encore traverser. Et c’est, dit-il, la rencontre avec les gens qui l’a sorti de son “pétrin”.
Au sein de La France insoumise, il a toujours été un électron libre. Pour préserver son indépendance, il a créé son propre parti, “Picardie Debout”, avec une association de financement qui s’appelle "A la fin, c’est nous qu’on va gagner".
A la fin, on verra bien. Mais à 47 ans, en tout cas, il a pris ce mercredi une autre dimension. Celle d’un possible futur candidat de la gauche…