Loi immigration: pourquoi le président ne compte pas dissoudre l’Assemblée nationale

Emmanuel Macron à l'Élysée le 6 décembre 2023 - Yoan VALAT / POOL / AFP
Le coup de théâtre, lundi, à l'Assemblée nationale, continue de secouer la majorité et l'exécutif. Ce mardi, la Première ministre a dénoncé l'union sacrée de la Nupes et de l'extrême droite.
Le Président Emmanuel Macron, lui, a pointé du doigt le "cynisme", "le jeu du pire" des oppositions qui veulent "bloquer le pays". Une façon de remettre la faute sur les oppositions, et de dédramatiser aussi la situation.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a indiqué qu'il n'était pas nécessaire de dissoudre l'Assemblée nationale... Mais comment l'interpréter?
Une dissolution inutile pour l'exécutif?
C'était pourtant bien la menace brandie avant même le camouflet. Le ministère de l'Intérieur s'interrogeait:
"Si le texte n’est pas adopté, peut-on continuer à travailler avec cette Assemblée ?".
Mais mis devant le fait accompli, poussé notamment par le Rassemblement national, l'exécutif refuse. Le risque de perdre des places est évident, la vague Rassemblement national (RN) encore plus.
Et cela reviendrait à admettre une situation de crise politique, ce que réfute l'Élysée. Pas de blocage institutionnel, insiste-t-on, seulement une situation "rare" à l'Assemblée.
D'ailleurs, hors de question pour le Président de capituler: il veut que le texte aille jusqu'au bout, avec une Commission mixte paritaire convoquée au plus vite.
Ce qui n'empêchera pas de dégainer ensuite un nouveau 49-3... et de s'exposer à une motion de censure, à haut risque pour le gouvernement.