Macron face au Congrès à Versailles: "Cela me paraît transparent et moderne"
Emmanuel Macron s'était engagé à prendre la parole une fois par an devant les parlementaires pour dresser le bilan de son action. Pas encore de bilan puisque le président a été élu il y a moins de deux mois mais la volonté de donner la feuille de route du quinquennat face au Congrès à Versailles.
Emmanuel Macron s'exprimera donc ce lundi, à la veille du discours de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe. Du côté des députés LREM ou même parmi les LR dits constructifs comme Thierry Solère, on salue sans réserve l'initiative: "L'idée qu'une fois par an le président vienne s'exprimer devant la représentation nationale me paraît transparent et moderne et ça me paraît intéressant de savoir ce qu'il veut nous dire tous les ans. C'est lui qui fixe les grandes orientations de son quinquennat".
A gauche comme à droite, dans l'opposition, on y voit pourtant un abus de pouvoir du président. "Il y a sans doute une volonté de s'affirmer comme étant l'homme qui concentre le plus de pouvoir. Et le faire à Versailles, c'est un symbole supplémentaire qui rajoute à cette monarchie présidentielle avec laquelle il faut rompre", déplore le député France Insoumise, Alexis Corbière.
"C'est la première erreur qu'il commet"
L'UDI Jean-Christophe Lagarde va même plus loin. Lui a tout simplement décidé de boycotter le Congrès: "Si c'est pour faire de la com', il n'y a pas besoin de nous. C'est un congrès inutile qui rabaisse le gouvernement. Il coûtera beaucoup d'argent pour rien et je considère que c'est une erreur. C'est même la première erreur qu'il commet".
Un boycott dénoncé par l'entourage du président Macron qui déplore une attitude "pas très respectueuse vis-à-vis des Français".
Ce sera la troisième fois qu'un chef de l'Etat s'exprime devant le Congrès depuis la révision constitutionnelle de 2008 qui a autorisé cette forme d'intervention, jusqu'alors proscrite. Nicolas Sarkozy s'était exprimé en juin 2009 puis François Hollande juste après les attentats de Paris, le 16 novembre 2015.