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Mayotte: avant la visite de François Bayrou et cinq ministres, des actes forts très attendus

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François Bayrou et cinq ministres, dont Elisabeth Borne et Manuel Valls, sont attendus à Mayotte ce dimanche. Une visite gouvernementale qui doit permettre d’obtenir des engagements forts pour les élus et habitants de l’archipel.

Après Bruno Retailleau et Emmanuel Macron, c'est au tour de François Bayrou de se rendre à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido. Le Premier ministre se rendra dans le 101e département Français dimanche et lundi. Il sera accompagné des ministres d'État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outremer), des ministres Valérie Létard (Logement) et Yannick Neuder (Santé) et du ministre délégué et ancien sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux).

Un déplacement en nombre dont les élus mahorais espèrent des résultats concrets. Et leurs attentes sont nombreuses. Un ancien député de Mayotte espère que le Premier ministre "donnera du contenu, du concret aux orientations fixés par Emmanuel Macron" en visite la semaine dernière. D'abord, la reconstruction des habitations. Le maire de Mamoudzou demande un véritable plan d'aménagement du territoire.

Et les élus locaux alertent sur la reconstruction très rapide de certains bidonvilles dévastés par le cyclone. "Les mêmes causes produisent les mêmes effets", dit un responsable politique. Le président du département de Mayotte s'inquiète lui d'une crise sanitaire dans l'archipel, mais aussi du nombre d'écoles détruites à l'approche de la rentrée des classes (13 janvier). Le Premier ministre a affiché son objectif: reconstruire Mayotte en deux ans. Les élus seront vigilants. Un sénateur mahorais prévient: "Le compte à rebours a commencé et nous, on sait compter".

Les bidonvilles déjà reconstruits à Mayotte

A Mayotte, il n’y a pas que les élus qui attendent beaucoup de cette visite gouvernementale. "L’arrivée des hommes politiques représente plus un signe, une garantie, d’accélération. Mais la tâche est gigantesque, titanesque", explique Patrick, habitant de Mamoudzou.

Habitant d'un bidonville, Abdul lui est bien moins convaincu, car rien n’a changé pour lui après le passage d’Emmanuel Macron. Il a donc peu d’espoirs que les choses soient différentes cette fois-ci. "La population a surtout besoin d’eau et de nourriture. Pour moi, il vient pour faire de la communication. Il peut bien faire ses annonces depuis la France", estime Abdul.

Selon Christophe, membre du Collectif des citoyens de Mayotte, il y a urgence pour la reconstruction. Et il ne faut refaire les mêmes erreurs. "Ça fait des années que les Mahorais demandent la destruction des bidonvilles. Au bout d’une semaine, on a la reconstruction des bidonvilles au vu et au su de tout le monde", dénonce-t-il. Pour calmer cette colère, tous l’affirment: au-delà des paroles, il faudra des actes.

LP avec Stéphane Duguet et Tiphaine Dubuard