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Motion de destitution d’Emmanuel Macron: pourquoi la procédure semble vouée à l'échec

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Si les socialistes ont décidé de voter la recevabilité de la motion de destitution d’Emmanuel Macron au bureau de l’Assemblée nationale ce mardi, ils s’y opposeront ensuite en commission des lois et dans l’hémicycle.

La procédure en destitution d’Emmanuel Macron, lancée par les insoumis, sera bien examinée à l'Assemblée nationale. Les députés socialistes ont décidé ce lundi qu'ils allaient voter pour la recevabilité du texte. Et leur choix était décisif pour passer cette étape. Ce sera acté ce mardi à 9h30 lors d'un bureau de l'Assemblée nationale. Mais attention, les socialistes ont tout de suite averti: une fois le texte arrivé en commission des lois, ils voteront contre la destitution du président. La procédure semble donc vouée à l'échec, mais ils veulent permettre l'examen du texte.

Un débat sur la destitution d’Emmanuel Macron, c'est déjà une petite victoire pour les insoumis. Et le député LFI Hadrien Clouet mise sur la pression populaire pour que le vote bascule.

"Pour la première fois sous la Ve République, le bureau de l’Assemblée nationale va rendre recevable une motion visant à destituer le président de la République, explique-t-il. A partir du week-end prochain, beaucoup de parlementaires vont aller voir les gens sur les marchés. Je pense qu’on peut avoir un mouvement populaire qui se lance et qui exige le respect des formes démocratiques et donc le départ d’Emmanuel Macron."

Une motion contre-productive?

Alors que le Nouveau Front populaire a la majorité au bureau de l'Assemblée, le texte va donc passer cette étape sans surprise. Mais en commission des lois, puis dans l’hémicycle, les députés socialistes s'opposeront à la destitution. Et le texte doit in fine obtenir les deux tiers des votes des parlementaires de l'Assemblée et du Sénat pour être adopté...

Si les socialistes veulent bien débattre, ils n'approuvent pas la méthode. Pour le député PS Laurent Baumel, ce serait remettre le président au centre du jeu. "La destitution, ça veut dire qu’on souhaite une nouvelle élection présidentielle et qu’on remet les regards sur le président de la République, alors qu’on pense que le temps est venu d’avoir un débat au Parlement", souligne-t-il avant d’assurer: "Nous censurerons ce gouvernement".

Pour certains socialistes, le rejet quasi évident de la destitution serait même contre-productif, car il relégitimerait le chef de l'Etat.

Hélène Terzian