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Motion de destitution: "Les révolutionnaires en carton, ça suffit", l’avis tranché d’Arthur Chevallier

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Alors que le bureau politique de l’Assemblée nationale étudie ce mardi une motion de destitution d’Emmanuel Macron déposée par La France insoumise, c’est une idée antirépublicaine pour l’écrivain et éditeur Arthur Chevallier. C’est son avis tranché dans Apolline Matin ce mardi sur RMC.

Une idée dangereuse et antirépublicaine. Le bureau politique de l’Assemblée nationale étudie ce mardi une motion de destitution du président déposée par La France insoumise. Virer Emmanuel Macron, c’est la dernière pitrerie en date de LFI. Ses députés réclament l’application de l’article 68 de la Constitution, qui permet de destituer le président de la République si on constate "un manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat". Je vous passe les détails de la procédure, mais autant dire qu’elle n’a quasiment aucune chance d’aboutir.

LFI considère qu’Emmanuel Macron n’avait pas à nommer un Premier ministre de droite alors que la gauche est arrivée en tête des législatives. Ce n’est pas complétement faux… Mais ce n’est pas non plus complétement vrai. Le Nouveau Front populaire a beau être arrivé en tête, il n’avait pas de majorité. Et la règle, c’est que l’Assemblée décide, et hélas pour LFI, l’Assemblée est à droite. La France insoumise le sait, mais elle s’en fout, puisque son but, c’est de déstabiliser la République. Elle veut faire croire que le président est hors la loi pour provoquer le chaos, et en profiter. Elle essaye d’obtenir par la rue ce qu’elle n’obtient pas dans les urnes. C’est ce que font tous les partis qui ne croient pas à la démocratie. Maintenant, ça suffit. La France, ce n’est pas le Venezuela.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
L'avis tranché d'Arthur Chevallier : Destitution de Macron, un danger pour la République ? - 17/09
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"La France insoumise abîme les institutions"

La Constitution, ce n’est pas un jouet. Il faut la prendre au sérieux. Destituer un chef de l’Etat, ce n’est pas une petite affaire. C’est d’ailleurs arrivé très rarement dans notre histoire. Louis XVI a été destitué sous la Révolution avant d’être guillotiné. Napoléon III a lui aussi été destitué en 1870. Il perdait une guerre contre la Prusse. Et pour ce qui concerne la République, à part le maréchal Pétain qui a été jugé pour haute trahison, aucun président n’a été destitué. Quand c’était nécessaire, on a préféré les pousser à la démission. Ça permettait d’épargner le prestige de la fonction. Attaquer le chef de l’Etat, surtout quand il est élu par le peuple, c’est attaquer la stabilité de l’Etat. La République, ce n’est pas un parc d’attraction pour révolutionnaires en carton. C’est la garante de l’ordre. Et l’ordre, c’est la sécurité des Français.

La France insoumise se met à la marge de la République et, pire que ça, elle abîme volontairement les institutions. Emmanuel Macron a un mandat très clair de cinq ans, il est d’ailleurs plus que jamais le garant de la continuité de l’Etat. Le président, c’est notre ceinture de sécurité, la certitude qu’il y a toujours un pilote dans l’avion. Imaginez qu’on soit attaqués en ce moment, alors qu’on n’a pas de gouvernement, qui prendrait les décisions urgentes? Qui commanderait l’armée? Qui enverrait, si nécessaire, une bombe nucléaire? La fonction de président sous la Ve République a été imaginée par le général de Gaulle pour qu’il soit au-dessus des partis. On le protège pour qu’il puisse s’occuper du pays. Voilà qui pourrait inspirer La France insoumise.

Arthur Chevallier