Nouveau Front populaire: les partis se disputent sur la façon de choisir un Premier ministre

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel prononce un discours lors d'une conférence de presse présentant le programme du nouveau pacte électoral du "Nouveau Front Populaire" entre les partis de gauche, à la Maison de la Chimie, à Paris, le 14 juin 2024. - JULIEN DE ROSA / AFP
Jordan Bardella et Gabriel Attal, visages de leurs camps pour Matignon. Mais qui dans l'alliance de gauche? Aucun nom n'est présenté pour l'instant par le Nouveau Front populaire. La question est reportée à l'après 7 juillet, c'est-à-dire après le second tour des élections législatives.
Ce mardi, sur RMC-BFMTV, le patron du PS Olivier Faure a dit militer pour un vote de désignation entre les futurs députés, pour élire "celui ou celle qui sera le mieux placé", rappelant qu'"il s'agit d'une majorité, pas de La France insoumise toute seule".
"Il y aura un vote puisque c'est la seule façon d'arbitrer, je n'en connais pas d'autre", a-t-il même affirmé.
Une position qui irrite les insoumis. Ils sont persuadés qu'avec cette proposition, le Parti socialiste cherche à les mettre en minorité dans l'alliance. Réunis, socialistes, communistes et écologistes devraient peser plus que LFI. Les mélenchonistes disent donc non à un vote.
La parti majoritaire devrait avoir le choix, selon LFI
"Accepter cette méthode, c'est produire de la distinction entre nos partis, au lieu de nous unir", plaide un stratège mélenchoniste, qui milite donc pour une désignation du futur Premier ministre après et par le plus gros groupe, sans doute donc le sien.
Sur BFMTV, ce mardi, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard rejette aussi l'idée du PS et milite pour une désignation par le plus gros groupe de la coalition après l'élection: "Le groupe politique qui aura le plus grand nombre de députés, ça fonctionne comme ça dans toutes coalitions, il est normal que ce soit ce groupe-là qui fasse une proposition de candidat à la fonction de Premier ministre".
"Ce n'est pas juste pour se faire plaisir les uns, les autres. Ce groupe politique qui sera le plus nombreux exprime aussi où est le centre de gravité de cette coalition. Et le Premier ministre qui est nommé doit être forcément homogène, cohérent avec le centre de gravité programmatique de ce qu'on veut faire pour changer le pays".
Quoi qu'il en soit, la gauche cherche à éviter de s'embourber dans ce débat. Alors, les écologistes et les communistes ne soutiennent que discrètement la proposition d'Olivier Faure.
Et pour calmer le jeu, certains insoumis font circuler l'idée que Jean-Luc Mélenchon ne serait pas si intéressé que ça par le poste de Premier ministre. Comprendre pour lui: l'Elysée ou rien. Et un dirigeant socialiste de rappeler: "Ce débat n'a que peu de sens, Emmanuel Macron n'attendra pas qu'on lui envoie une lettre avec le nom de notre candidat".