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Nouvelle-Calédonie: sous pression, le gouvernement multiplie les réunions pour résoudre la crise

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La Nouvelle-Calédonie est en état d'urgence ce jeudi. L'objectif, c'est évidemment le retour à l'ordre. Et le gouvernement ne lésine pas sur les moyens. Nouvelle réunion de crise à Matignon, suivi d'un Conseil de défense en présence d'Emmanuel Macron, qui échangera ensuite avec les élus calédoniens.

Si la nuit dernière a été plus calme que les précédentes, de nouveaux heurts ont eu lieu malgré l'instauration d'un couvre-feu en Nouvelle-Calédonie ce mercredi soir. "70 nouvelles interpellations" ont eu lieu lors des dernières 24h a indiqué mercredi soir le Haut-commissariat de la République.

Des émeutes liées à la réforme du corps électoral local, contestée par les indépendantistes kanaks qui redoutent d'être mis en minorité.

Le gouvernement fait du retour à l’ordre un préalable à toute discussion politique. Mais l'exécutif est surtout au pied du mur. Emmanuel Macron et Gabriel Attal se démultiplient, quitte à bousculer leurs agendas. Emmanuel Macron devait inaugurer l’EPR de Flamanville ce jeudi. Un déplacement finalement repoussé alors qu'une nouvelle réunion va se tenir ce jeudi matin à l’Élysée.

Mercredi soir, déjà, c’était en salle de crise, dans les sous-sols du ministère de l’Intérieur. Une réunion où s’est invité le Premier ministre, Gabriel Attal, à la minute où l’état d’urgence entrait en vigueur.

“Je le redis ici, nous ne lésinerons sur aucun moyen pour parvenir au retour à l’ordre qui est le préalable”, a-t-il assuré.

Une mission de dialogue réclamée

Premières décisions, des premières assignations à résidence, le déploiement de l’armée dans les aéroports… L’état d’urgence sera déterminant, promet Gabriel Attal. Et ce jeudi matin, c’est Emmanuel Macron qui va présider une réunion de suivi, cette fois à l’Élysée. “Pas de solution sans retour au calme” répète l'exécutif qui, dans le même temps, ouvre tout de même la porte à de nouvelles discussions à Matignon.

Mais le gouvernement n’a plus la capacité de régler la crise, craignent les oppositions.

“La plupart des ministres sont décrédibilisés dans ce dossier. Et ce n’est pas en envoyant des gendarmes, des gendarmes et des gendarmes que l’on résoudra la paix. Il faut une mission de dialogue avec des personnalités neutres, indépendantes, pour pouvoir aboutir à un accord”, indique le député insoumis Bastien Lachaud.

Des voix qui se multiplient pour appeler à la nomination d’un médiateur pour renouer les fils du dialogue.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours