DIRECT. Émeutes en Nouvelle-Calédonie: après 4 décès, déploiement de l'armée et interdiction de TikTok

La situation encore très tendue
Après la mise en place de l'état d'urgence, la situation reste très tendue en Nouvelle-Calédonie.
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Cinq indépendantistes radicaux assignés à résidence
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi soir avoir assigné à résidence cinq indépendantistes radicaux dans la foulée de l'entrée en vigueur de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie, en proie à de violentes émeutes.
"Je viens de signer les cinq premiers arrêtés d’assignation à résidence de responsables radicaux et violents", a indiqué le ministre de l'Intérieur sur X. "Sur mon instruction, des perquisitions administratives seront menées par les forces de l’ordre immédiatement", a-t-il ajouté.
Déploiement de l'armée pour sécuriser ports et aéroport de l'île, interdiction de TikTok, annonce Attal
Gabriel Attal a annoncé mardi le déploiement de militaires "pour sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie, confrontée à une vague de violences, ainsi que l'interdiction du réseau social TikTok.
"Des militaires des forces armées sont déployés pour sécuriser les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie", a indiqué le Premier ministre en ouverture d'une cellule interministérielle de crise au ministère de l'Intérieur. Le haut-commissaire sur ce territoire, Louis Le Franc, qui avait demandé le renfort de l'armée pour protéger l'aéroport de Nouméa, a pour sa part "annoncé un couvre feu et interdit TikTok", a précisé Gabriel Attal.
L'état d'urgence entrera en vigueur "dès 20h, heure de Paris"
La proclamation de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie a été entérinée en Conseil des ministres mercredi à Paris et entrera en vigueur "dès 20h ce soir, heure de Paris" (05h jeudi à Nouméa), a annoncé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot.
Gabriel Attal présidera à la même heure une "cellule interministérielle de crise" au ministère de l'Intérieur "pour suivre (sa) bonne application et (son) opérationnalité", a ajouté Prisca Thevenot à l'issue du Conseil des ministres
Emmanuel Macron présidera une réunion de suivi jeudi matin, reporte un déplacement à Flamanville
Emmanuel Macron a renoncé à un déplacement prévu jeudi matin sur le site de l'EPR à Flamanville (Manche) pour présider une "réunion de suivi" sur la situation en Nouvelle-Calédonie, en proie à de violentes émeutes en raison d'une réforme électorale contestée par les indépendantistes, a annoncé mercredi l'Elysée.
"Le chef de l’Etat présidera à Paris demain matin une réunion de suivi après l’instauration de l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie" mercredi à 20h heure de Paris, a indiqué l'Elysée, sans plus de précisions.
Nouvelle-Calédonie: le gendarme touché à la tête est mort
Le gendarme qui avait été grièvement blessé par balle à la tête mercredi en Nouvelle-Calédonie est mort. Ce gendarme mobile de 22 ans, appartenant à l'escadron de Melun (Seine-et-Marne), a été touché par un tir dans le secteur de Plum, à l'est de Nouméa, a précisé la gendarmerie.
"Il est mort après une nuit de protection dans un endroit particulièrement dangereux", a détaillé mercredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lors des questions au gouvernement au Sénat.
La gendarmerie dément la mort d'un sous-officier
Dans un post publié sur X, la gendarmerie a démenti en début d'après-midi la mort d'un sous-officier en Nouvelle-Calédonie.
Pour rappel, le bilan fait pour l'instant de trois morts et un gendarme "blessé très grièvement".
Une date de rencontre des parties prenantes "dans les prochaines heures"
Gabriel Attal a annoncé qu'il proposera une date de rencontre des parties prenantes "dans les prochaines heures".
Etat d'urgence: Gabriel Attal proposera un décret en Conseil des ministres cet après-midi
Interrogé à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal a confirmé la volonté d'Emmanuel Macron d'instaurer l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie. "Je proposerai en Conseil des ministres à 16h30 un décret", a-t-il déclaré, afin de "rétablir l'ordre dans les plus brefs délais".
Le Premier ministre a également annoncé que "d'autres renforts de forces de sécurité intérieure arriveront dans les heures qui viennent".
Trois morts et un gendarme "très grièvement blessé" selon l'Elysée
Selon l'Elysée, les émeutes en Nouvelle-Calédonie ont fait trois morts. La présidence confirme également qu'un gendarme est "grièvement blessé".
Emmanuel Macron décide de déclarer l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie
Emmanuel Macron a décidé de "déclarer l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie". Il sera inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se réunira à 16h30.
Les violences "feront l'objet d'une réponse implacable" pour revenir à "l'ordre républicain", assure le président de la République qui réaffirme "la nécéssité d'une reprise du dialogue politique".
Appel commun "au calme et à la raison" des principaux partis indépendantistes et non-indépendantistes
Les principaux partis indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont appelé mercredi "solennellement l'ensemble de la population" du territoire "au calme et à la raison", après deux nuits de violences au cours desquelles deux personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été blessées.
"Malgré la situation insurrectionnelle que nous traversons depuis quarante-huit heures et parce que nous sommes appelés à poursuivre le vivre-ensemble, nous appelons solennellement l'ensemble de la population au calme et à la raison", écrivent dans un communiqué commun l'UC-FLNKS, l'Union nationale pour l'indépendance, Les Loyalistes, le Rassemblement-LR et l'Eveil océanien.
Un gendarme grièvement blessé par balle à la tête
Selon BFMTV, un gendarme a été gravement blessé par balle ce mercredi en Nouvelle-Calédonie. Son pronostic vital est engagé.
Les faits ont eu lieu dans le secteur de Plum, au sud de l'île, a précisé la gendarmerie à l'AFP. Le militaire a été pris en charge pour des premiers soins au Régiment d'infanterie maritime du Pacifique (RIMAP).
Des habitants de Nouméa racontent leur "nuit en enfer"
Au moins deux personnes ont été tuées et 140 interpellées la nuit dernière en Nouvelle-Calédonie. Les autorités font état de nombreux incendies et pillages de commerces. Les écoles et collèges sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Sur place, les habitants sont sous le choc.
>> "Ils ont cramé le cinéma, la piscine...": des habitants de Nouméa racontent leur "nuit en enfer"
Un conseil de sécurité convoqué par Emmanuel Macron
Face aux émeutes qui ont lieu en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron convoque ce mercredi matin un Conseil de défense et de sécurité nationale, indique l'Elysée.
Par conséquent, le chef de l'Etat a annulé son déplacement du jour à Fécamp (Seine-Maritime), où il devait inaugurer un parc d'éoliennes en mer. Le Conseil des ministres, prévu initialement dans la matinée, est lui décalé à mercredi après-midi.
Une deuxième personne tuée
Comme annoncé par BFMTV, une deuxième personne a été tuée lors des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Le bureau du représentant de l'Etat n'a donné aucune autre précision sur les circonstances de ce décès. Le Haut-commissaire Louis Le Franc a annoncé plus tôt mercredi à la presse la mort d'une première personne dans l'agglomération de Nouméa, victime de tirs par balle.
"Des centaines" de blessés, dont "une centaine" de policiers et gendarmes
Des "centaines" de personnes ont été blessées dans les violences en Nouvelle-Calédonie, dont une "centaine" de policiers et gendarmes, a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin sur RTL.
Les "circonstances" dans lesquelles une personne a été tuée par balles dans la nuit de mardi à mercredi restent à "préciser", a ajouté le ministre. Des "dizaines" de "maisons, d'entreprises" ont été brûlées, a-t-il également annoncé.
Sonia Backès réclame l’intervention de l’armée
Sonia Backès, présidente de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, dans Charles Matin sur RMC:
"Très clairement, on a un problème aujourd’hui de moyens mobilisés. Le ministre de l'Intérieur a annoncé des moyens supplémentaires qui arrivent. Mais comme on est à 24 heures de vol, ça prend toujours un peu de temps. En attendant, la population est livrée à elle-même. On a fait une demande conjointe, avec des maires et des institutions, de passage à l’état d’urgence, de manière à ce qu’on puisse très rapidement mobiliser l’armée. Non pas pour aller tirer sur le camp d'en face mais pour protéger la population, l'aéroport, les gendarmeries, les commissariats. L’alimentation va être la prochaine urgence. Certains ont pu se ravitailler, mais ça va commencer à devenir compliqué à partir de demain."
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Sonia Backès dénonce les violences et le racisme anti-blanc
Sonia Backès, présidente de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, dans Charles Matin sur RMC:
"On est dans une situation de guerre civile. On a des bandes armées extrêmement nombreuses qui ont pris possession d'un certain nombre de quartiers et ont mis le feu à l’ensemble du tissu économique, pillé l’ensemble des magasins d’alimentation. La population n'a plus accès à l'alimentation et est mis en danger dans ses habitations, aux cris d'insultes racistes. Ils disent aux Calédoniens, qui pour la plupart sont nés ici et sont là depuis plusieurs générations, de rentrer chez eux. Les gens sont aujourd'hui terrorisés en Nouvelle-Calédonie."
"Tous ceux qui n'ont pas d'ancêtres kanaks sont considérés comme devant rentrer chez eux, alors que les Calédoniens n'ont pas d'autre chez eux qu’ici. On est dans un racisme qu'on peut considérer anti-blanc, mais aussi contre les asiatiques, les métisses…"
Nouvelle-Calédonie: une personne tuée par balle
Une personne est décédée par balle dans la nuit de mardi à mercredi à Nouméa pendant les émeutes qui secouent l'archipel de Nouvelle-Calédonie depuis ce lundi, a annoncé le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc.
"Des trois blessés admis aux urgences, il y en a un qui est mort, victime d'un tir par balle. Pas d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre", a déclaré le représentant de l'Etat devant la presse, sans donner d'autres détails.
Une nouvelle nuit d'émeutes
Dans le Grand Nouméa, la nuit a encore été troublée. Une deuxième nuit d'émeutes consécutive. Le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique-Sud a fait état de "graves troubles à l'ordre public (...) toujours en cours", dont de "nombreux incendies et pillages de commerces et d'établissements publics" et annoncé plus de 130 interpellations depuis le début des violences, les plus graves depuis celles, meurtrières, des années 1980.
"Plusieurs dizaines d'émeutiers ont été placés en garde à vue et seront présentés à la justice", a précisé le Haut-commissariat de la République dans un communiqué.
Nouvelle-Calédonie: la réforme du corps électoral adoptée à l'Assemblée nationale
Après le Sénat, c'est l'Assemblée nationale qui a adopté dans la nuit le projet de loi sur la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
Cette réforme, très décriée localement et à l'origine de fortes violences sur l'archipel, a été largement adoptée, sans surprise, par 351 voix pour et 153 contre.
Avant d'entrer en vigueur, la réforme constitutionnelle doit désormais être votée par le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
En signe d'apaisement et pour permettre à des négociations de se tenir en amont sur place, Emmanuel Macron a promis qu'il ne le convoquerait pas dans la foulée.