Nouvelle loi immigration en 2025: une victoire pour Bruno Retailleau qui agace

Moins d'un an après la dernière loi immigration, dont certains décrets d'application n'ont toujours pas été publiés, le gouvernement envisage déjà un nouveau texte en 2025. Cette nouvelle loi est une victoire pour le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, ce qui agace les macronistes.

Il y aura donc une nouvelle loi immigration début 2025, le gouvernement l’a confirmé ce week-end. Une victoire pour le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui risque encore de provoquer des remous.

Une victoire, même si, en réalité, depuis son premier jour place Beauvau, Bruno Retailleau n’a jamais douté qu’il aurait le feu vert pour sa loi immigration. “Il se sent libre”, répète son entourage. “Matignon ne le freine pas”, “Michel Barnier l’a nommé pour faire le boulot”, ajoute un proche, qui décrit un ministre de l’Intérieur décidé à occuper tout l’espace, quitte à cliver, et même à brusquer.

“Le côté cowboy ou shérif, ça fait partie du job”, théorise un fidèle. “Il est surtout l’idiot utile de Barnier”, s’agace un conseiller macroniste. Utile pour pousser les lignes à droite, éviter la censure du RN: c’est assumé.

“Plus il y va fort, plus Michel Barnier apparaît sage”, décrypte un parlementaire.

Objectif 2027 pour Bruno Retailleau?

Mais dans le bloc central, ses sorties ont plutôt tendance à irriter et à liguer une partie des macronistes contre lui. “Retailleau, c’est l’ennemi commun”, lance une députée. L’aide médicale d’État, la déchéance de nationalité, le droit du sol… De quoi hérisser les poils d’une bonne partie du camp présidentiel.

Bruno Retailleau le sait, il appuie sur les points de fracture. Au point que certains le soupçonnent de jouer l’éclatement du bloc central. “Ça passe ou ça casse, décrypte un parlementaire. Et si ça casse, il dira qu’il a été empêché”. De quoi se positionner, aussi, pour 2027? “Il n’y pense pas”, nous dit-on, mais certains de ses proches, qui ont bien remarqué sa poussée dans les sondages, y pensent déjà pour lui.

Sébastien Krebs