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"Par souci civique", le maire LR David Lisnard accorde son parrainage à Jean-Luc Mélenchon

La course aux parrainages se poursuit. Et alors que certains gros candidats peinent à obtenir leur signature, le maire LR de Cannes a annoncé qu'il accordait la sienne à Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, pourtant à son opposé sur l'échiquier politique.

Alors que la course aux parrainages fait rage à deux semaines de la date fatidique, le maire LR de Cannes, David Lisnard, a annoncé dimanche soir qu'il parrainait le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon "par souci civique" et "pour que les démagogues ne jouent pas les victimes". 

"J'ai décidé de parrainer le candidat dont je suis le plus éloigné, puisque je suis classé à droite, qui est Jean-Luc Mélenchon. Je combats ardemment ses convictions, ses idées et ses valeurs, mais il doit pouvoir concourir", a lancé l'élu dans une vidéo, alors que le leader de la France Insoumise, crédité de 10% des voix, n'a pour l'instant que 370 signatures sur les 500 requises.

Egalement président de l'Association des maires de France (AMF), et soutien de Valérie Pécresse, David Lisnard a assuré prendre cette initiative "à titre personnel" et "pour montrer que les parrainages ne valent pas soutien".

"Si Jean-Luc Mélenchon, ou Marine Le Pen, qui a une implantation ancienne avec un parti politique important et qui est deuxième dans les sondages, ou Éric Zemmour qui a une dynamique, ne pouvaient pas se présenter, cela serait une grave atteinte à la démocratie", a-t-il aussi justifié.

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"Ce n'est pas que faire le tour des médias"

Pour l'instant, parmi les candidats les mieux placés dans les sondages, seuls Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ont déjà recueilli leurs 500 signatures. Mais ils ne sont pas seuls pour autant. Fabien Roussel, Jean Lassalle, Anne Hidalgo et Nathalie Arthaud ont récolté le nombre de parrainages suffisant pour participer à l'élection présidentielle.

"Quand on fait une campagne présidentielle, recueillir des signatures fait partie du job, ce n'est pas que faire le tour des médias", notait ce lundi matin l'économiste Thomas Porcher sur le plateau des "Grandes Gueules". C'est notamment ce qu'a fait Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière, en campagne présidentielle pour la troisième fois de suite.

"C'est le fruit d'un travail militant, ce sont des efforts militants. Nous nous rendons physiquement dans les mairies pour discuter et pour leur demander ce parrainage", a expliqué l'intéressée ce lundi sur RMC. "Les maires des petites communes sont attachés au vrai pluralisme. Ils considèrent que la vie politique ne doit pas être monopolisée par les partis dans la place, par les politiciens du sérail", a-t-elle ajouté, évoquant des maires sans étiquette "et salariés des classes populaires".

Depuis une loi de 2016, les parrainages d'élus sont tous publics. Certains maires renoncent donc à parrainer un candidat, de peur de perdre le soutien de leurs administrés. Conséquence, des prétendants à l'Elysée, bien placés dans les sondages, peinent à rassembler les 500 signatures. C'est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon donc, mais aussi de Marine Le Pen et d'Eric Zemmour. Et le temps presse. Les 500 parrainages nécessaires doivent être déposé au plus tard le 4 mars, dans deux petites semaines donc.

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G.D.