"Pas une capitulation face au trafic": Léaument répond aux critiques du gouvernement sur le cannabis

La ministre de la Santé Catherine Vautrin a répété, mardi sur RMC, l'opposition du gouvernement à la légalisation du cannabis. Co-auteur d'un rapport sur la lutte contre le trafic de drogue, qui y est favorable, le député LFI Antoine Léaument a tenu à répondre, mercredi sur RMC, aux différentes réactions que son rapport a provoquées au sein du gouvernement.
Que ce soit Catherine Vautrin ou Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, ils ont notamment cité l'exemple des pays où cette mesure a été mise en place. "Ce qui se passe dans les pays qui ont pu légaliser montre que la légalisation de la drogue, notamment dite douce, ça ne marche pas", a déclaré Bruno Retailleau sur TF1, mardi.
Antoine Léaument rappelle d'abord la difficulté de faire un modèle de légalisation réussi. Toutefois, selon lui, "il n'y a aucun modèle dans lequel le marché noir ne s'est pas fait taper un minimum, c'est-à-dire qu'au minimum ce qu'ils ont réussi partout, c'est de prendre une partie du marché illégale."
L'élu insoumis cite notamment l'expérience du Québec, "le meilleur exemple, celui que j'imagine dans le rapport", où "on est arrivé à seulement 6.5% de gens qui se fournissent chez des fournisseurs illégaux", assure-t-il sur le plateau des Grandes Gueules.
Une capitulation face aux trafiquants ?
Gérald Darmanin a qualifié "discours de défaite" les idées défendues par le député LFI et son co-rapporteur Ludovic Mendes (Renaissance). "Je ne suis pas d'accord pour dire que c'est une capitulation face au trafic, parce que justement, moi, à mon sens, c'est l'inverse. On va reconcentrer les moyens de police et justice vers le haut du spectre et traiter les questions de la corruption et du blanchiment", répond Antoine Léaument.
"J'entends les arguments, mais pour l'instant ce que m'ont répondu messieurs Retailleau et Darmanin, je suis au regret de vous dire que s'ils avaient lu mon rapport, toutes les réponses aux questions qu'ils posent sont dans le rapport. Donc leurs arguments tombent sur le sujet", résume le député insoumis, qui promet de déposer "un projet narcotrafic à l'Assemblée nationale" et "une série de propositions".