Potentielle inéligibilité de Marine Le Pen: "Je préfère battre le RN dans les urnes", dit Bompard

Marine Le Pen pourra-t-elle se présenter à l'élection présidentielle de 2027? Réponse lundi 31 mars avec la décision très attendue du tribunal correctionnel de Paris dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Rassemblement national. Pour rappel, le parquet avait requis en novembre cinq ans de prison, dont deux ans de prison ferme aménageables, 300.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité à l'encontre de la cheffe de file de l'extrême droite en France.
"Une peine ne peut commencer qu'à partir du moment où les recours sont expirés", déclare Manuel Bompard
Le ministère public a surtout requis l'exécution provisoire de la peine, ce qui signifie que la peine serait appliqué même en cas d'appel. Conséquence, l'ancienne présidente du RN serait inéligible. "Je trouve qu'on devrait plutôt considérer qu'une peine ne peut commencer à voir le jour qu'à partir du moment où les recours suspensifs sont expirés", estime ce vendredi sur RMC le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.
Une position similaire à celle qui avait été affichée par le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en novembre. Le triple candidat à la présidentielle se disait contre les "peines automatiques", évoquant les risques d'une "crise politique aggravée sans aucun avantage pour la société."
"La bataille face à l'extrême droite, je la mène politiquement"
"Sur la condamnation, si Marine Le Pen a commis des actes contraires à la loi, c'est normal qu'elle soit condamnée", assure le député LFI sur le plateau des Grandes Gueules, mais "je préfère battre le RN dans les urnes." "Si elle a violé la loi, personne dans le pays ne comprendrait, parce que c'est une responsable politique, qu'elle ne puisse pas être condamnée", précise-t-il.
"Je suis un responsable politique, la bataille que je mène face à l'extrême droite, je la mène politiquement", se justifie-il ensuite face à l'incompréhension du cheminot Bruno Poncet, chroniqueur aux GG. Ce dernier balaie l'idée que le RN serait "condamné" à travers l'inégibilité de Marine Le Pen. "Ils en ont plein derrière, ils ont des candidats!"
Interrogé si l'exécution provisoire pourrait être remise en cause en cas d'accession au pouvoir de LFI, Manuel Bompard admet que c'est un "sujet qui se discute, honnêtement".