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Reconquête: c'est la déprime chez les cadres du parti d'Eric Zemmour

Chez Reconquête, la colère gronde. Certains cadres déplorent d'avoir reçu leur matériel de campagne trop tard, d'autres s'inquiètent quant au remboursement des frais de campagne. Plus généralement, on ne sait plus qui fait quoi au sein du parti.

"On ne sait plus qui est aux manettes du parti": voilà ce que confie à RMC le patron d’une fédération de Reconquête, complètement déboussolé. Impossible "de savoir qui prend les décisions", au parti d'Eric Zemmour. La preuve selon ce cadre de Reconquête que les choses tanguent.

Il évoque une réunion en visio en fin de semaine dernière, qui a réuni tous les responsables départementaux. Réunion au cours de laquelle certains auraient fait remonter la colère d’ex-candidats aux législatives, qui se sont plaints d’avoir reçu leur matériel de campagne très tard, d’autres inquiets de ne pas se voir rembourser une partie de leurs frais de campagne.  

Que répond l’état-major du parti ?

Sur les comptes de campagne, on rappelle que "personne ne sera laissé sur la touche". "On va essayer de les rembourser au maximum", rassure une figure du parti d’Eric Zemmour "mais certains ont cru qu’ils étaient Barack Obama!", en explosant les plafonds.

Quant aux accusations de manque d’interlocuteurs, ce membre de Reconquête… répond qu'il n'y a "ni déni ni fatalisme": "Il y a un bureau exécutif qui travaille, avec Sarah Knafo qui organise le mouvement, Marion Maréchal sur l’école des cadres, Guillaume Peltier sur la stratégie, Nicolas Bay avec les fédérations, Stanislas Rigault qui s'occupe de la jeunesse". Un autre lieutenant justifie enfin le flottement du moment par la période estivale, qui arrive, et puis par l’incertitude du moment politique : "Il faut laisser l’échiquier politique se stabiliser pour voir comment on agit", dit-il. 

L'université d'été comme dernière chance pour le parti?

"On verra qui reste, qui part, qui veut continuer, qui y croit encore", explique un cadre qui fait part de l’impatience des militants, très demandeurs, qui veulent s’investir, et qui attendent aussi une remise en question des têtes pensantes. "S’il n’y a pas de changement, ça ne tiendra pas", lâche-t-il.

Les dirigeants misent tout sur l’université d’été le 10 septembre prochain qui doit donner un cap, une vision. Pour un ancien patron de fédé, encore militant, ce sera "la dernière chance : soit on structure sur le long terme… soit on sombre dans l’oubli". 

Hélène Terzian (avec G.D.)