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Régionales: qui sont les gagnants et les perdants du premier tour?

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- - Thierry Zoccolan - AFP

Les Républicains s'affirment notamment dans les Hauts-de-France. Plus globalement, les présidents sortants sont arrivés en tête, tandis que la majorité présidentielle a vécu un véritable camouflet lors d'un scrutin marqué par une forte abstention.

Sur fond d'abstention record dans une France fraîchement déconfinée, la large prime aux sortants issue du premier tour des élections régionales, à l'image des résultats de Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse, a donné dimanche des allures de déconfiture aux scores du RN de Marine Le Pen et de la macronie.

  • Xavier Bertrand

Le patron des Hauts-de-France arrive largement en tête dans la 4e région de France et devrait logiquement l'emporter dimanche prochain. L'ex-ministre de Nicolas Sarkozy et candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2022 avait dramatisé l'enjeu du scrutin en annonçant qu'il renoncerait à briguer la charge suprême s'il était battu. Il est en passe de gagner son pari. Elu grâce à un front républicain face à Marine Le Pen en 2015, il assomme, avec 39% et 46,9% des voix selon les estimations, l'un des lieutenants de la présidente du RN, Sébastien Chenu (de 22,5% à 24,4%). Le candidat LREM Laurent Pietraszewski, malgré le renfort du médiatique garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, ne se qualifie même pas pour le second tour. Un succès sur toute la ligne pour M. Bertrand.

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  • Prime aux président sortants

Laurent Wauquiez (LR) en Auvergne-Rhône-Alpes, Xavier Bertrand (ex-LR) dans les Hauts-de-France, Carole Delga (PS) en Occitanie, Jean Rottner (LR) dans le Grand Est, Valérie Pécresse (Libres!) en Île-de-France ou Alain Rousset (PS) en Nouvelle-Aquitaine. Les présidents sortants de ces exécutifs régionaux, souvent en première ligne lors de la crise sanitaire, distancent très largement leurs rivaux et devraient être réélus à l'issue du second tour. Une prime aux sortants sur fond d'abstention massive.

Le poids des réseaux locaux et des clientèles électorales cultivés par ses barons locaux auront sans doute joué un rôle déterminant. Même dans les régions comme le Centre Val-de-Loire ou la Bourgogne-Franche-Comté, où ils avaient été mal élus lors du dernier scrutin et en dépit de sondages inquiétants, les sortants PS François Bonneau et Marie-Guite Dufay virent en tête, même si le second tour demeure incertain.

  • Marine Le Pen

Arrivé en tête au premier tour dans six régions en 2015 avec 28% des suffrages exprimés, le RN de Marine Le Pen ne réédite pas un tel exploit. Bien au contraire. Créditée de scores flatteurs par les sondages, la formation d'extrême droite ne vire en tête dans aucune région, hormis peut-être Paca où Thierry Mariani est au coude-à-coude avec le sortant Renaud Muselier, pourtant affaibli par des dissensions chez LR en raison d'un accord de premier tour avec les "marcheurs".

Ailleurs, le score des candidats RN prend des allures de douche froide, voire de déroute: Sébastien Chenu, dans les Hauts-de-France, est loin des 40,46% récoltés par Marine Le Pen en 2015. En Auvergne-Rhône-Alpes, Andréa Kotarac arrive en troisième position, une contre-performance. Impatiente de constater la "dynamique" autour de ses listes lors du scrutin, la présidente du RN aura dû mal à en tirer des motifs de satisfaction.

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  • La république en Marche

La majorité n'espérait pas grand-chose du scrutin, si ce n'est d'endosser le rôle de faiseur de roi. Peine perdue. Dans les Hauts-de-France, en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes, les candidats LREM ne pourront pas se maintenir en vue du second tour. Malgré la présence de cinq ministres sur sa liste dont Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin, Laurent Pietraszewski est balayé dès le premier tour (entre 7,3% et 9,1%).

La seule région où LREM et ses partenaires pourraient véritablement peser est Bourgogne-Franche-Comté où la sortante PS Marie-Guite Dufay devance d'environ trois points le RN Julien Odoul et d'un peu moins de 6% le LR Gilles Platret.

En Pays de la Loire, les choix de la tête de liste LREM François de Rugy s'annoncent également déterminants pour une éventuelle réélection de Christelle Morançais (LR) face à une possible union des listes de gauche. En Bretagne, la guerre fratricide entre héritiers de l'ex-patron de la région et ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a tourné en faveur du sortant PS Loïg Chesnais-Girard, aux dépens de la liste menée par Thierry Burlot (LREM/MoDem/UDI).

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La rédaction avec AFP