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Salon de l'Agriculture : les principales annonces d'Emmanuel Macron

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Lors de son passage au Salon de l'Agriculture, le président de la République a pris plusieurs engagements lors de deux rencontres avec des représentants d'agriculteurs. Il prévoit de s'entretenir avec les syndicats après l'événement, qui se termine le 3 mars.

En dépit des sifflements des manifestants, Emmanuel Macron a participé à un débat musclé avec les agriculteurs lors de la 60e édition du Salon de l'Agriculture, le 24 février. Au cours de ces échanges, le président de la République a pris plusieurs engagements pour le secteur et prévoit de retrouver les représentants syndicaux dans trois semaines. Voici ce qu'il a annoncé.

Un "plan de trésorerie d'urgence"

Le président a évoqué un "plan de trésorerie d'urgence" pour soulager les agriculteurs. "Dès la semaine prochaine, les ministres ici présents avec moi (de l'Agriculture Marc Fresneau et la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher), avec leur collègue de l'Economie et des Finances (Bruno Le Maire), rassembleront les banques et l'ensemble aussi des secteurs pour pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie".

Un recensement devrait être réalisé dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner", a ajouté le président de la République.

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Des prix planchers

Le chef de l'Etat a formulé l'objectif "qu'on puisse déboucher" sur "des prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole", dans le cadre de la préparation d'une nouvelle loi encadrant les relations entre les acteurs de l'alimentation.

Ces "prix planchers" seront fondés sur les indicateurs de coût de production sur lequel chaque filière (volailles, lait, viande bovine...) a dû se mettre d'accord pour objectiver les coûts de production des agriculteurs. Ces indicateurs existent déjà, mais ne sont pas suffisamment pris en compte pour la viande de boeuf et le lait, reprochent les éleveurs. Cet indicateur est toutefois pris quasi automatiquement en compte dans la production de volailles.

Reconnaître l'agriculture comme un "intérêt général majeur"

Le président s'est engagé à "reconnaître notre agriculture et notre alimentation comme un intérêt général majeur de la nation français. Ce sera inscrit dans la loi, ce qui permettra de protéger notre agriculture de manière ferme et solide".

Damien Greffin, un des vice-présidents du FNSEA et céréalier dans l'Essonne, avait déclaré à l'AFP vouloir entendre le président dire "que l'agriculture était d'intérêt général majeur, ce qui la plaçait au-dessus des autres intérêts". Une source au sein de l'exécutif a ensuite indiqué qu'une telle mention impliquait "des conséquences juridiques".

Gabriel Attal avait par ailleurs déclaré que la prochaine loi agricole consacrerait l'agriculture "au rang des intérêts fondamentaux de la nation".

Une réglementation des pesticides en fonction de l'Europe

Le présdent a répété vouloir éviter qu'un pesticide soit interdit en France avant le reste de l'Union européenne, pour éviter les distorsions de concurrence.

Il souhaite que l'Anses, qui est indépendante, reste sur le calendrier européen et qu'elle ne décrète pas d'interdiction en France avant les pays voisins. Les interdictions sont généralement motivées par des impératifs de protection de la santé humaine et de l'environnement.

Le président a aussi déclaré vouloir regarder la possibilité de "rouvrir au niveau européen" des molécules interdites, sans expliciter ce qu'il voulait dire.

Le droit à l'erreur

Parmi de multiples engagements gouvernementaux sur la simplification des normes et l'assouplissement des contrôles, Emmanuel Macron a déclaré aux agriculteurs qu'il voulait étendre le "droit à l'erreur" au monde agricole, "ce qu'on n'a pas réussi à faire jusque là", en raison notamment de restrictions liées au droit de l'UE et aux normes environnementales. Une proposition de loi LR de la députée Anne-Laure Blin existe en ce sens.

MH avec AFP