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Scandale de Bétharram: une ancienne enseignante assure qu'Elisabeth Bayrou était au courant des faits

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Deux hommes sont toujours en garde à vue dans l'enquête sur Notre-Dame de Bétharram. Et la pression s'accentue encore sur François Bayrou et sa femme, qui enseignait le catéchisme dans les années 90. Une ancienne professeur de mathématiques l'accuse sur Mediapart d'avoir fermé les yeux sur des violences.

Dans l'affaire Bétharram, la pression continue de monter sur François Bayrou. Cette fois, c'est son épouse, Élisabeth Bayrou, professeur de catéchisme dans l'établissement catholique dans les années 90, qui est au cœur des accusations.

Une ancienne professeur de mathématiques de Notre-Dame de Bétharram l'accuse, dans une interview donnée à nos confrères de Mediapart et parue jeudi, d'avoir ignoré ses alertes sur les violences infligées aux élèves.

Françoise Gullung était dans un couloir de l'établissement avec Élisabeth Bayrou, alors professeur de catéchisme quand toutes deux entendent, derrière une porte, des coups portés à un enfant, qui pleure et supplie d'arrêter.

"Je lui ai dit, mais qu'est ce qu'on peut faire?" raconte l'ancienne professeur de mathématiques à nos confrères de Mediapart. Mais Elisabeth Bayrou ne veut pas intervenir. “Pour elle, ces enfants-là étaient d'une espèce inférieure aux siens”, analyse Françoise Gullung, qui parle d'une violence intégrée comme normal dans l'établissement.

À l'époque, elle avait aussi tenté de prévenir la protection de l'enfance et le diocèse, mais aussi à plusieurs reprises François Bayrou, alors ministre de l'Éducation nationale.

Un "délire dangereux" selon l'entourage de Bayrou

Pour le député LFI Paul Vannier, à l'initiative de la commission d'enquête parlementaire votée mercredi sur le contrôle par l'Etat des violences dans les établissements scolaires, il s’agit d’un “mensonge d’Etat”.

“Si François Bayrou s’accroche à son poste, s’il ne démissionne pas, c’est la responsabilité directe du président de la République qui est posée, car seul Emmanuel Macron serait demain responsable du maintien à la tête du gouvernement de la France d’un homme qui a menti. La version du Premier ministre a changé quatre fois en 10 jours. Manifestement, il cherche à dissimuler une connaissance de faits très graves", indique-t-il.

"Il cherche à dissimuler que son entourage très proche, sa femme, avait connaissance de ces crimes. Dans ces conditions, il apparaît évident que François Bayrou savait et que pour dissimuler la connaissance de cette faits très graves, il a choisi de mentir”, ajoute le député.

Ce témoignage, publié dans Mediapart, n’a pas manqué de faire réagir l'entourage du Premier ministre qui qualifie cet article de "délire dangereux", ajoutant qu’aujourd’hui, la seule chose qui compte est de permettre aux victimes d’être entendues.

Solène Gardré avec Guillaume Descours