Affaire Betharram: après les accusations de François Bayrou, Guigou se justifie, Royal porte plainte

François Bayrou a encore et toujours tenté de s'extraire de l'affaire Betharram. Interrogé une nouvelle fois à l'Assemblée par les Socialistes et les Insoumis, François Bayrou affirme qu'il n'est "jamais intervenu, ni de près ni de loin" dans cette affaire.
Le Premier ministre contre-attaque même, en pointant la responsabilité du gouvernement Jospin à la fin des années 90. Il a même visé directement "le gouvernement socialiste de 1997 à 2002" dirigé par Lionel Jospin.
Élisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice, confirme avoir bien reçu les signalements du procureur général en 1998, dont trois courriers et un appel pour informer du déroulement de la procédure à l'encontre du père Carricart après une plainte pour viol sur mineur. Une procédure qui a provoqué localement une certaine émotion, souligne le procureur, raison pour laquelle il choisit alors de faire remonter l'affaire. "La justice a fait son travail, en toute indépendance" rappelle l'ancienne ministre, soulignant le fait qu'un garde des Sceaux ne se mêle pas de procédures judiciaires.
François Bayrou a aussi visé le ministère de l'Éducation nationale affirmant qu'il aurait forcément été averti d'un tel signalement, en citant directement Ségolène Royal, alors ministre chargée de l'Enseignement scolaire. Cette dernière a dénoncé des attaques indignes et a porté plainte pour diffamation contre le Premier ministre.
La gauche agacée par la défense de François Bayrou
Et la défense de François Bayrou ne fait qu'augmenter la colère des élus de gauche. La députée Dieynaba Diop n'apprécie pas du tout ces accusations.
“Je suis assez ulcérée. Essayer par une pirouette de renvoyer la responsabilité à d’autres, je trouve ça absolument déplorable”, pointe-t-elle.
Et sur le fond, les explications du Premier ministre ne passent pas selon l'insoumis Paul Vannier. “Monsieur Bayoru est en train de nous faire croire qu’il serait victime d’une sorte de complot béarnais. Comme si au Béarn, tout le monde mentait sauf lui. Mais monsieur Bayrou ne répond pas aux questions qui lui sont posées, il cherche à se défiler”, appuie-t-il.
François Bayrou ne se défile pas, au contraire, il est droit dans ses bottes estime de son côté le député Modem Philippe Vigier.
“Il ne s’agit pas de refiler la patate chaude. Il a simplement rappelé qu’après qu’il soit parti il y a 30 ans, il y a eu d’autres ministres. Qu’ont-ils fait ? Je veux bien que les LFI et les écolos comme ils n’ont pas pu le renverser par les voies naturelles, si je peux m’exprimer ainsi, ils essayent de le faire tomber sur le tapis vert en cherchant des responsabilités tous les jours”, indique-t-il.
Les Socialistes comme les Insoumis préviennent. Ils continueront à interroger François Bayrou tant qu'ils n'auront pas de réponse satisfaisante à leurs yeux.