Se jeter dans les bras d'Emmanuel Macron, c'est un deuxième suicide collectif pour les législatives

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Georges Fenech est député LR du Rhône.
"Je dénonce un suicide collectif de la droite. Que j’avais déjà dénoncé dès le 1er février. Et je demande aujourd’hui la démission des responsables de ce désastre. Je pense que les Français, eux, ont entendu: ils ont sanctionné un candidat justiciable qui ne pouvait plus faire campagne. Mais qui a été soutenu, comme une espèce d’acharnement thérapeutique de nos dirigeants. Ceux-là supportent une très lourde responsabilité devant les Français. Celle d’avoir éliminé la droite du débat politique.
Tout ça pour se jeter ensuite dans les bras d’Emmanuel Macron, sans aucune réflexion. C’est-à-dire un deuxième suicide pour les législatives. Il faut arrêter de tresser des couronnes de lauriers à Emmanuel Macron. Il faut que la droite s’exprime. Il faut que ceux qui endossent la responsabilité de ce désastre se retirent. Il faut reconstruire immédiatement notre famille politique. Et aller au combat des législatives pour reprendre l’initiative. Reprendre notre projet et le faire adopter par les Français qui l’attendent.
Avec qui? C’est au militant de le décider. Aujourd’hui, il y a une très, très lourde responsabilité de nos dirigeants, qui viennent tranquillement sur les plateaux télé nous dire ‘il faut voter Macron’ sans même reconnaître la moindre part de responsabilité. C’est absolument affligeant d’entendre Jean-Pierre Raffarin, Luc Chatel, Nathalie Kosciusko-Morizet appeler à voter Macron. Y compris François Fillon.
Pour ma part, il est hors de question que j’appelle à voter Macron. Parce que Macron est un adversaire politique. Que chacun se détermine en conscience. Emmanuel Macron va certainement entrer à l’Elysée. Ça me parait acquis. Mais ce n’est plus notre problème. Aujourd’hui, il faut se battre pour retrouver une majorité à l’Assemblée nationale.
"Hors de question de se soumettre au diktat de ceux qui nous ont amené à la catastrophe"
Il nous reste très peu de temps. Mais ce n’est pas en commençant à appeler la main sur le cœur à voter Macron qu’on va gagner les législatives. Ce n’est pas possible. Moi j’agis en conscience comme je l’ai fait depuis le début. J’ai alerté depuis le début sur le fait que nous allions à la catastrophe, au suicide. Ils ont tous accompagné notre candidat au suicide. Et maintenant j’assiste à une deuxième tentative de suicide collectif. Il est hors de question de se soumettre au diktat de ceux qui nous ont amené à la catastrophe. Ce sont mes amis politiques, mais je suis obligé de tirer ce constat. Il faudra que quelqu’un se lève, et qu’on arrête de s’enfoncer de cette façon là. On est en train de disparaître complètement du paysage politique, alors que c’était une élection imperdable".