"Servir de caution à Emmanuel Macron, c'est non": les socialistes se divisent sur la ligne à tenir

Emmanuel Macron a continué de consulter ce mardi des responsables politiques "qui veulent œuvrer pour l'intérêt supérieur du pays" avec l'objectif de trouver un Premier ministre, après avoir écarté l’option du Nouveau Front populaire. Des réunions dans le plus grand flou puisque l'Élysée n'a pas communiqué la liste des invités.
Le Parti socialiste s'est lui divisé sur la réponse à donner à Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat intimait au PS, comme aux écologistes et aux communistes, de travailler avec les autres forces politiques que celles de gauche. Une réunion organisée ce mardi en interne au Parti socialiste a acté qu'ils censureraient automatiquement un gouvernement qui serait dans la continuité d'Emmanuel Macron.
“Nous disons une chose très simple. Servir de caution à Emmanuel Macron, prolonger le macronisme en étant des supplétifs, c’est non, ce sera sans nous. Et aucun socialiste n’ira dans un gouvernement Macron pour faire la politique d’Emmanuel Macron parce que ce n'est pas ce que les Français attendent et ce ne sont pas nos valeurs. En revanche, s’il y a, et j’espère qu’Emmanuel Macron aura cette sagesse, un ou une Première ministre qui porte des valeurs de gauche et des projets qui sont utiles aux Français, alors à tout le moins il ne faut pas le censurer à priori, mais le regarder dans un esprit de responsabilité pour le pays”, indique Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du PS et maire de Rouen.
Mais alors qui pour aller à Matignon? Si ce n’est pas la candidate du NFP, Lucie Castets, est-ce qu’un socialiste pourrait être désigné dans une coalition plus large, souhaitée par le président Macron? Les électeurs du PS y seraient-ils favorables?
Une coalition plus large inévitable?
Pour Ness, jeune électrice socialiste de 22 ans, pas question de trahir son camp. “Il faut aller à la bataille avec les gens pour qui on a voté”, indique-t-elle. Autrement dit, soutenir Lucie Castets. Un point, c’est tout. C’est également la position de Luna, étudiante, même si quelques voix dissonantes au sein du PS aimeraient tourner la page.
“C’est un groupe en fait, et une seule fraction ne peut pas décider seule de ce qu’ils font. Même si c’est la fraction la plus modérée, on s’en fiche en fait”, estime-t-elle.
Pour Céline, il faudra forcément bâtir une coalition plus large que celle du Nouveau Front populaire. “Trouver un compromis, ce serait l’idéal. C’est ce qu’il faudrait faire en fait, ce serait le plus juste, le plus équitable”, juge-t-elle.
Une majorité qui inclurait des socialistes, des écolos et des modérés de droite, et cette électrice de gauche veut y croire. “On ne va pas rester sans Premier ministre. Donc il va y avoir une solution qui va être trouvée. Mais quand? C’est ça la question, c’est quand? Faut se décider, allez hop! Au travail”, appuie-t-elle.
Tous espèrent qu’une solution sera trouvée rapidement pour ne pas faire le jeu de la droite, qui n’attend que cela selon certains socialistes.