Sophie Binet en remet une couche sur Bernard Arnault: "C'est aussi un fraudeur fiscal"

Sophie Binet revient à la charge. Après avoir vivement critiqué la fronde entrepreneuriale menée par le patron de LVMH Bernard Arnault, vendredi, la secrétaire générale de la CGT a réitéré sur RMC et BFMTV, lundi, le qualifiant de "fraudeur fiscal" en référence à son implication dans les "Paradise Papers" révélés en 2017.
Alors que le gouvernement prévoit la mise en place d'une surtaxe sur les grandes entreprises, Bernard Arnault avait dénoncé une incitation à la "délocalisation" et "une taxe du Made in France".
Pourtant, selon Sophie Binet, invitée du Face-à-face, lundi, les grandes entreprises ne jouent plus le jeu du Made in France. "J'estime que les grands patrons et les multinationales coulent le pays parce qu'aujourd'hui la France est un des pays industrialisés qui a des grandes entreprises qui sont les plus internationalisées qui ne jouent plus le jeu de l'emploi en France", détaille la secrétaire générale de la CGT.
"Les grandes entreprises n'ont jamais fait autant de profits depuis 15 ans, les dividendes n'ont jamais été aussi élevés, et dès qu'on parle de les mettre à contribution pour l'intérêt général, elles viennent pleurnicher. Ce n'est plus possible", clame Sophie Binet.
"Un problème de patriotisme économique"
Lors de son coup de gueule, Bernard Arnault a évoqué l'attrait des États-Unis pour délocaliser son entreprise, même s'il a nuancé son propos, vendredi sur X: "Je n'ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH". "Le problème, c'est qu'on nous met en concurrence sur le plan mondial, les grands patrons se sentent pousser des ailes avec l'élection de Trump puisque Bernard Arnault tient ces propos juste après", regrette la cheffe de file de la CGT.
"Ils voient qu'ils pourraient faire davantage de profits aux États-Unis. C'est quand même un problème de patriotisme économique. Les patrons ont quand même une nationalité", argumente-t-elle.
Sophie Binet a appelé le gouvernement à "protéger nos frontières et notre industrie" et les grands patrons à "se faire entendre sur les barrières douanières" pour réduire la concurrence.