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"Les rats quittent le navire": Sophie Binet tacle la fronde menée par Bernard Arnault

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Alors que Bernard Arnault et les entrepreneurs français ont exprimé leur colère après l'annonce d'une surtaxe sur les entreprises, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a vivement critiqué cette menace.

Les grands patrons qui menacent de délocaliser face à la surtaxe d'impôt sur les sociétés sont comme des "rats" qui "quittent le navire" dont "le seul objectif, c'est l'appât du gain", a dénoncé vendredi sur RTL la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.

"Ce chantage à l'emploi, on n'en peut plus", a réagi la numéro un de la CGT. "Pour rester sur le cas de Bernard Arnault, c'est seulement 20% de ses salariés qui sont en France aujourd'hui", a-t-elle relevé, ajoutant que "le made in France" de ses marques est "très relatif".

"Ses propos, ses comportements sont à l'image du comportement des grands patrons aujourd'hui qui coulent le pays", a estimé Sophie Binet.

"Ils n'en ont plus rien à faire de la France. Ils n'en ont plus rien à faire de l'intérêt général (...) Les rats quittent le navire", a-t-elle également ajouté.

Le patron du groupe LVMH Bernard Arnault a déclaré mardi que ce projet de surtaxe, qui doit rapporter 8 milliards d'euros cette année au fisc "poussait à la délocalisation". Le président du Medef Patrick Martin lui a donné "raison" jeudi, ajoutant que "l'incompréhension tourne à la colère" chez les adhérents de l'organisation patronale avec pour conséquence que "ceux qui peuvent partir partent".

Le ministre de l'Économie Eric Lombard s'est de son côté dit "surpris" vendredi par cette fronde des grands patrons, appelant à "affronter collectivement" la situation financière du pays.

Le nouveau coup de gueule de Mourad Boudjellal : "Même si vous êtes mort, que vous avez travaillé toute votre vie, l'État vient taper à votre porte pour croquer votre cadavre. C'est ça la réalité des impôts en France" - 31/01
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Aucun compromis pour la CGT sur la réforme des retraites

Interrogée sur la concertation qui doit s'engager avec le patronat sur une éventuelle modification de la réforme des retraites de 2023, Sophie Binet a écarté un éventuel compromis sur un gel du recul de l'âge de départ à 63 ans, au lieu de 64.

"Je le dis tout net, si on nous propose un hypothétique compromis sur 63 ans, ça ne fera pas l'affaire parce que ça serait un recul par rapport à aujourd'hui", a affirmé Sophie Binet.

La CFDT a indiqué mardi qu'elle défendait un retour aux 62 ans mais "se positionnera au regard d'un équilibre d'ensemble" comprenant aussi les critères de pénibilité et les pensions des femmes.

Le patronat n'entend pas revenir sur le relèvement de l'âge de départ jusqu'à 64 ans. Sophie Binet a enfin souligné qu'après la concertation entre partenaires sociaux, il fallait que "ce soit la démocratie qui tranche, soit les députés qui ont été élus pour ça, soit les Françaises et les Français qui votent" par référendum.

TRC avec AFP