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Pourquoi la panne des numéros d'urgence chez Orange a relancé le débat sur la nécessité d'un numéro d’appel d’urgence unique

"LOUIS VA PLUS LOIN" - Faut-il prendre exemple sur le modèle américain? Si les pompiers semblent plutôt favorables, ce n'est pas le cas du Samu. Explications.

Deux semaines après la panne des numéros d’urgence chez Orange, le patron de l’opérateur s’est exprimé à l’Assemblée nationale. Un bug, voilà l’explication donnée par Stéphane Richard mercredi devant la commission des affaires économiques.

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Sans surprise, il reprend à son compte la conclusion d’une enquête interne menée chez Orange juste après la panne. Un bug logiciel donc, qui n’était encore jamais apparu, selon Stéphane Richard, et qui est survenu au moment d’une opération de modernisation pour faire face à l’augmentation du trafic. C’est pour cela que le dirigeant rejette les accusations de sous-investissement et d’obsolescence du réseau, des propos “hors sujet” dit-il, avant de reconnaître une faiblesse dans la communication de crise et de regretter que la cellule de crise ait mis du temps à se monter.

Deux semaines après l’incident, on sait que près de 12.000 appels sont restés sans réponse et qu’au moins cinq décès ont été constatés.

Le débat sur la nécessité d’un numéro unique d’appel d’urgence relancé

Une proposition de loi a été adoptée en ce sens le 27 mai dernier, on vous en avait parlé ici même sur RMC. L’idée est de rassembler derrière un seul numéro la police, les pompiers et le Samu. Exit donc, le 17, le 18 et le 15, place au 112. Ce texte divisait déjà avant la panne chez Orange, mais depuis, les désaccords se sont creusés.

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On peut résumer cela en une bataille entre les casques rouges et les blouses blanches. D’un côté, les pompiers qui y voient une manière de fluidifier le système, de mieux échanger entre services d’urgence, à l’inverse le SAMU explique que la personne au bout de fil ne peut pas être un simple décrocheur, mais un médecin pour établir le diagnostic le plus fin et pertinent possible.

La proposition de loi votée à l’Assemblée doit encore passer devant le Sénat, ça sera en septembre. Elle pourrait déboucher sur une expérimentation pour trois ans. En octobre 2017, juste après son élection, Emmanuel Macron s’était prononcé en faveur du numéro unique, sur le modèle du 911 américain. 

Louis Amar