Sanctions économiques: "Nos sociétés doivent rester ouvertes en Ukraine et en Russie", appelle Geoffroy Roux de Bézieux
Sans trop de surprise, la guerre en Ukraine va affecter l'économie française. Mais jusqu'à quel point? Personne ne le sait même la Banque de France qui a publié dimanche ses prévisions déclinées en deux scénarios, l'un "conventionnel" avec un prix du baril de pétrole en 2022 atteignant 93 dollars et un autre "dégradé", où le baril atteindrait les 119 dollars.
"L’incertitude est totale entre l’invasion de l’Ukraine par la Russie d’un côté et ce qui se passe en Chine avec la reprise du Covid-19", constate ce mardi sur le plateau de RMC et BFMTV Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, qui affirme soutenir les sanctions économiques contre la Russie: "L’avenir de nos démocraties se joue en Ukraine. C’est l’état de droit qui est piétiné. C’est pour ça que l’on soutient les sanctions européennes et américaines contre la Russie quelqu'en soit le prix pour nos économies".
"Ces sanctions sont graves mais légitimes et nécessaires"
À ce titre d'ailleurs, l’Union européenne a annoncé lundi de nouvelles sanctions contre la Russie avec notamment la mise en place d’une nouvelle forme de protectionnisme aux frontières et l’’éventuel arrêt des approvisionnements en aluminium :
"Ces sanctions sont graves mais légitimes et nécessaires. Et c’est aussi dans l’intérêt des entreprises à long terme. L’économie de marché a besoin de l’Etat de droit, si vous ne savez pas du jour au lendemain si un gouvernement peut envahir un pays ou nationaliser des entreprises, sur le très long terme c’est très mauvais pour l’économie", assure Geoffroy Roux de Bézieux.
"C’est facile pour certaines sociétés américaines comme Netflix qui ont 10 employés de dire, 'je ferme'"
Mais pas question pour autant de cesser toute activité en Russie comme l’ont annoncé plusieurs entreprises sont McDonald’s, Ikea ou Zara, alors que d’autres comme Danone ou Décathlon ont choisi de rester:
"Le gouvernement français nous demande de rester. Auchan notamment est présent en Ukraine et en Russie. Il y a 160.000 salariés d’entreprises françaises en Russie. Nos sociétés doivent rester ouvertes en Ukraine et en Russie", plaide Geoffroy Roux de Bézieux qui estime essentiel de rester pour les salariés russes des dites entreprises.
"Nous avons des salariés russes qui n'ont rien demandé, qui doivent se nourrir et donc être payés. C’est facile pour certaines sociétés américaines comme Netflix qui ont 10 employés de dire, ‘je ferme’. Nous notre responsabilité d’employeurs c’est d’aider nos salariés et les Russes à se nourrir", ajoute le président du Medef.
Face aux nombreuses sanctions occidentales, la Russie contre-attaque. Le président Vladimir Poutine a signé une loi publiée lundi permettant aux compagnies aériennes russes, privées de survol de nombreux pays et de maintenance de leurs avions occidentaux, d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger pour leur permettre d'effectuer des vols domestiques.
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