"Ça nous change la vie": comment les mouches ont enfin déserté un village

Les mouches ont enfin quitté le village de Neuvy-en-Sullias, pour le plus grand bonheur de ses habitants. Dans ce petit village du Loiret, les 1.300 habitants sont tous équipés de tapettes à mouches. Un accessoire indispensable, car la commune était depuis des années envahie d’insectes. Ses habitants, exaspérés, avaient sollicité "RMC s’engage pour vous" en novembre dernier.
Ces mouches venaient tout droit d’un élevage intensif de poules pondeuses, avec 220.000 volailles et leurs fientes propices à la prolifération des larves de mouches, à seulement 1 km du village. La préfecture du Loiret avait dû mettre en demeure l’exploitation, qui avait jusqu’au mois de mars pour régler le problème. Et ça a fonctionné, raconte Laurence, qui vit à Neuvy-en-Sullias depuis dix ans: "Depuis que les fientes sont retirées une fois par semaine, on n’a plus de mouches. Ça nous change la vie. Pour nous, c’est un véritable soulagement".
Concrètement, ce sont 27 tonnes de fientes de poules qui sont évacuées chaque semaine. Elles sont ensuite envoyées à Rennes pour être transformées en engrais. Pas de fientes, pas de larves. Pas de larves, pas de mouches. C’est aussi simple que ça. Et ça fonctionne, malgré la hausse des températures.
Un dispositif qui coûte cher
Pour Laurence, qui fait partie d’une association créée dans le village pour lutter contre les mouches des élevages, il faut donc généraliser la pratique. D’autant que depuis plusieurs mois, l’association reçoit plusieurs demandes de Français dans la même situation, en Normandie, dans l’Eure et même en région parisienne, dans le sud de l’Essonne. "Il y a énormément de petites communes rurales, avec des gens plus ou moins isolés, qui subissent vraiment ces problèmes, explique-t-elle. On va essayer de regrouper tout le monde, recouper les informations, et proposer des actions communes pour peser auprès des pouvoirs publics."
Mais ce dispositif mis en place à Neuvy-en-Sullias coûte cher. Selon la direction de l’élevage, c’est 2.000€ par semaine, 100.000€ par an. Elle tente donc de trouver des solutions plus pérennes. Le séchage des fientes par exemple, qui permettrait de les stabiliser et d’éviter les larves. Mais là encore, le coût est élevé, car il faudra investir 500.000€.
L’entreprise a fait faire des devis et prendra sa décision en septembre. Son patron assure à RMC faire le maximum: "Notre objectif, c’est de vivre dans la meilleure harmonie possible". Il espère une mise en place de ce nouveau système dès l’année prochaine.