Castelbouc, un village sans sécurité incendie: "S’il y a le feu à la montagne, on ne l’arrête plus"

Un avant-goût de vacances. Grâce à Philippe, qui a écrit à "RMC s’engage avec vous", on vous emmène dans les Gorges du Tarn, à Castelbouc. Un village semi-troglodyte du 12e siècle, totalement piéton. Avec son château en ruine, ses ruelles pavées escarpées et ses maisonnettes aux pierres apparentes.
Castelbouc, c’est un habitant à l’année mais des milliers de touristes l’été. Comme Philippe, qui vient depuis sa plus tendre enfance: "C’est le bout du monde. Chaque habitant a une cariole, ce qui fait un peu moyenâgeux. Il y a juste un petit pont piéton, qui est impraticable pour un véhicule". Et encore moins pour un camion de pompiers. C’est pour ça que Philippe nous a interpellés. Avec l’association pour la Protection de Castelbouc, il se bat pour sécuriser ce site classé.
"Plus ça va, plus il fait chaud. L’été dernier, on a eu 40 degrés. S’il y a le feu à la montagne, on ne l’arrête plus. Si une maison brûle, il y en a quatre ou cinq qui brûlent également", craint ce grand connaisseur des lieux.
Le maire de Castelbouc s’engage à régler la situation
Le responsable de la sécurité incendie d’une commune, c’est le maire. Et celui de Castelbouc nous assure qu’il aimerait bien faire installer une bouche incendie ou une colonne sèche, une arrivée d’eau dédiée, mais il n’en a pas les moyens. Le réseau n’est pas adapté, il faudrait tout rénover. Dans un village médiéval semi-troglodyte, je vous laisse imaginer la galère.
Autre possibilité: un robinet armé incendie. Ça se présente comme un long tuyau enroulé, avec une lance au bout. C’est précisément fait pour intervenir dans les premières minutes en cas de flammes mais, selon Philippe, les pompiers du Tarn ont refusé. Ce serait technique à manipuler pour les particuliers.
Il ne reste donc plus qu’à prier qu’aucun incendie se déclare… C’est une option, mais on a fait mieux quand même. Le maire nous certifie qu’avant la fin de son mandat, en 2026, ce sera réglé. Une visite est prévue le mois prochain avec les services de l’Etat pour trouver la bonne solution et protéger enfin Castelbouc du risque incendie, qui est bien réel.
Il y a deux ans, le feu s’est arrêté à 50 km. Dans la foulée, la préfecture de Lozère admettait que dans le département, de nombreux hameaux sont sous-dotés, par manque de moyens.