"On les enchaîne": l'angoisse des habitants face aux incendies dans le Sud de la France

Les pompiers se battant contre les flammes qui touchent Martigues (Bouches-du-Rhône), dans la nuit du 17 au 18 juillet 2025. - LILIAN AUFFRET / Hans Lucas via AFP
Narbonne, Fréjus, les Pennes-Mirabeau, Martigues... Les incendies d'ampleur se multiplient depuis le début du mois de juillet. En cause: la sécheresse, les températures caniculaire ou encore le vent.
Ces facteurs inquiètent les habitants du sud de la France, confrontés à un début de saison particulièrement intense.
L'angoisse des habitants
A mesure que les sinistres s'accumulent, le feu fait partie du paysage pour la population. "Chaque été, on les enchaîne", déplore une habitante au micro de RMC.
"Malheureusement, entre le vent et les conifères, on est dans une région propice aux incendies", explique une autre.
Cette année, tous le reconnaissent : "Ce n'est pas tous les étés aussi violent". Et, l'inquiétude s'installe, "car ça a commencé tôt, mais ça a surtout été très important".
L'été s'annonce long, notamment pour Aurélie, qui angoisse face à ces feux récurrents. Elle habite à proximité de la coline d'où est parti l'incendie de Martigues.
"Je voyais les flammes de chez moi, et on n'a pas dormi de la nuit, c'était assez anxiogène", confie-t-elle.
A la veille de son départ en vacances, elle appréhende de savoir comment elle retrouvera son domicile. "A tout moment, le feu peut sauter, on l'a vu. On fait confiance aux pompiers, qui font un travail remarquable. Moi, ça m'angoisse quand même, ça peut arriver à tout le monde", ajoute Aurélie.
Les habitants espèrent retrouver bientôt la pluie, après plus de deux mois sans précipitation.
Un feu spectaculaire à Martigues
A Martigues, l'incendie a finalement été fixé ce vendredi soir par les pompiers après 24 heures de combat. 250 hectares de pinède ont été dévorés par les flammes.
Ce sinistre, dont l'origine reste inconnue, avait mobilisé jusqu'à 1.000 soldats du feu et jusqu'à neuf avions (sept Canadair et deux Dash) et deux hélicoptères bombardiers d'eau jeudi. "Jamais un feu n'avait mobilisé autant de moyens" cette année dans le département, avait souligné Bruno Cassette, le sous-préfet de l'arrondissement d'Aix-en-Provence.
Côté bilan humain, toujours aucune victime n'était à déplorer parmi la population vendredi soir, les trois seuls blessés légers étant des pompiers.
Quant au bilan matériel il est "très rassurant", avait insisté le sous-préfet vendredi matin, "seule une dépendance d'une maison ayant été endommagée, ainsi qu'une exploitation agricole", alors que 120 habitations au total ont été "menacées".
Stéphane, un habitant, a d'ailleurs évité le pire. "Le vent a tourné. En l'espace de 15 minutes, on s'est retrouvé avec un mur de flammes de partout", raconte-t-il au micro de RMC.
Il poursuit: "Les pompiers sont arrivés, ils n'avaient pas d'eau. Ils ont réussi à pomper l'eau de la piscine et ça a permis de sauver la maison, car tout a cramé autour. Ça s'est arrêté juste au bord de la maison."
Ce nouvel incendie est le second d'importance en quelques jours autour de Marseille, après le sinistre du 8 juillet, parti d'une voiture en feu sur le bord de l'autoroute, qui avait parcouru 750 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille. Il avait touché 91 bâtiments, dont 60 ont été détruits ou sont désormais inhabitables, principalement dans le quartier marseillais de L'Estaque.