Comment le débat sur les néonicotinoïdes revient par la petite porte à l'Assemblée

Le débat sur les néonicotinoïdes revient par la petite porte à l'Assemblée. Un texte visant à réintroduire, par dérogation, en France cet insecticide tueur d'abeilles doit être voté ce mardi après-midi par les députés. Seule "alternative" selon le gouvernement pour sauver la filière betterave dont les récoltes sont anéanties par une maladie transmise par des pucerons.
Et la crise du Covid-19 n'a rien arrangé pour ces agriculteurs. Mais le problème c'est que l'interdiction de ce pesticide a été votée par ces mêmes députés il y a 4 ans.
De quoi réveiller les sensibilités écologistes sur les bancs de l'Assemblée lors des débats lundi.
"Allons-nous, oui ou non, autoriser l'empoisonnement intentionnel des terres de France?"
Et si ce texte créait un précédent? A la tribune, la député écologiste Delphine Batho accuse le gouvernement de faire marche arrière sur l'écologie.
"Allons-nous, oui ou non, autoriser l'empoisonnement intentionnel des terres de France", a-t-elle lancé.
Une insinuation qui fait bondir Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture chargé de défendre le texte du gouvernement.
"Vous-vous rendez-compte de la suspicion que vous portez devant un ministre de la République ? Alors que vous avez été vous-même ministre de la République, c'est une honte !"
"Madame Pompili, on se demande bien ce que le gouvernement vous a promis pour un tel revirement"
Une autre ministre se fait elle remarquer par son absence. Barbara Pompili chargée de la Transition écologique. Fervente partisane de l'interdiction des néonicotinoïdes il y a quatre ans, elle n'est pas venu défendre le texte. Ce qui n'a pas échappé à la député insoumise Mathilde Panot.
"Madame Pompili, on se demande bien ce que le gouvernement vous a promis pour un tel revirement. D'ailleurs où est-elle ? Peut-être qu'elle ne veut pas qu'on la voit avaler son chapeau."
La ministre de la Transition écologique devrait toutefois assister au vote solennel ce mardi après-midi.