Des singes dorés au zoo de Beauval: une première hors-Asie pas si anodine pour la diplomatie

Trois Rhinopithèques de Roxellane -c’est le nom savant des singes dorés de Chine-, deux femelles et un mâle, doivent s’installer dans le Loir-et-Cher l’année prochaine au zoo de Beauval. Un "trésor national chinois", mais aussi une espèce menacée: s’ils viennent en France, c’est pour faire des bébés, afin de relancer un "réarmement démographique" chez les singes dorés. Ils vivent normalement en groupe de 400 individus. Les trois qui arrivent vont donc devoir se mettre au boulot...
Le zoo de Beauval peut-être fier car c’est la première fois que ces singes seront visibles hors d’Asie. Leur pelage roux, leurs longs poils dorés sur le dos, leur visage bleuté... Chers parents, préparez-vous à investir dans la petite peluche qui va avec.
Pourquoi sont-ils menacés?
Ils sont menacés par l’urbanisation qui grignote leur habitat naturel, par la déforestation... Mais aussi parce qu’ils sont chassés pour leur fourrure, leur viande et pour leurs os qui auraient des propriétés médicinales. Après avoir réussi à le faire se reproduire, l’idée, c’est de renvoyer des bébés singes vers la Chine.
Ces animaux venus de Chine, dans les zoo occidentaux, ce ne sont pas de simples cadeaux. Non, ce sont des outils d’influence de la Chine. On l’a beaucoup raconté pour les pandas. D’ailleurs, le zoo de Beauval est le seul à en avoir en France. Et ils le font savoir, ce sont les stars du zoo. Et ils le rendent bien à la Chine.
Ce sera pareil pour les singes: c’est toute une zone du zoo qui est consacrée au pays, à la région d’origine du panda.
On parle même de "diplomatie du panda". Déjà sous Mao, c’était un cadeau de Pékin à ses amis étrangers. Récemment, lorsque le zoo de Washington en accueillait, l’ambassadeur de Chine aux USA disait: "Il y a en fait deux ambassadeurs chinois à Washington, moi et le panda".
Ici, en France, on a tous vu les mises en scène de naissances de bébés pandas, avec leurs parrains et marraines, Brigitte Macron et Kylian Mbappé, notamment. Or, ces pandas ne sont pas Français: un jour, ils retourneront en Chine... et plus vite encore si l’on se fâche avec Pékin.
En attendant, ce sont des soigneurs du zoo qui vont se rendre en Chine. Ils vont se former, apprendre à connaître ces singes, l’espèce, et même personnellement. Ils vont séjourner auprès des primates afin qu’ils s’habituent à leurs soigneurs, à leurs vétérinaires. Ils vont faire connaissance en quelque sorte.
Peut-être verrons-nous des bébés singes dorés, ce serait une bonne nouvelle pour la biodiversité.