Tarn: près de 2.000 manifestants attendus contre le projet d'autoroute A69

Un grand chapiteau, des tentes et près de 2.000 personnes. À Saix, dans le Tarn, des manifestants ont prévu de se rassembler tout le week-end pour lutter contre le projet d'autoroute A69, un tronçon de 54 kilomètres qui doit relier Toulouse à Castres d'ici 2025. Deux jours de débats, de tables-rondes et de concerts sont prévus.
Les opposants à cette autoroute répondent à l'appel de l'association La Voie est Libre, en collaboration avec plusieurs collectifs, dont la branche toulousaine d'Extinction Rebellion et le mouvement écologique Soulèvement de la Terre.
Ils dénoncent l'abattage de 200 arbres et "un désastre écologique majeur pour la faune et la flore locale".
"C'est très familial"
Si l'État redoute l'implantation d'une Zad, les organisateurs locaux rejettent cette idée et disent vouloir un événement non-violent, "festif, convivial et informatif".
"C’est très familial, nous on s’adresse surtout aux habitantes et aux habitants qui sont contre ce projet dans le Tarn, qui va détruire toutes ces terres agricoles", explique Alexandre, l'un des organisateurs.
Pour autant, Aliénor, qui fait partie du comité d’organisation, tient tout de même à préciser: "On ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas de violence, car la violence, ça n'est pas nous qui la commençons. Elle vient de l’État et des forces de l’ordre, donc on ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas de violence".
Les autorités redoutent des violences
C'est d'ailleurs une crainte de certains riverains. "On a toujours peur des débordements qui peuvent avoir lieu. On voit que les forces de l’ordre sont là. Que l’on soit pour ou contre, tout le monde a le droit de débattre, mais il faut que cela soit dans le calme", souligne Gérard, qui habite à quelques centaines de mètres de ce lieu de contestation.
Ce rassemblement est aussi redouté des autorités. Gérald Darmanin a classé ce chantier parmi les 42 projets "susceptibles de faire naître des contestations extrêmement violentes".
D'après les services de renseignements, une centaine d'activistes radicaux devraient être là. Un mois après les violents affrontements à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), les forces de l'ordre craignent des incidents, même si le nombre de manifestants devrait être inférieur.
Des manifestations interdites dans plusieurs zones
La préfecture du Tarn souligne que les organisateurs ont bien déclaré leur manifestation mais sans parcours précis. Alors face aux risques de dégradations et de sabotages, le préfet a interdit toute manifestation dans plusieurs zones sensibles du secteur.
Dès ce vendredi matin, les accès y seront contrôlés avec fouilles des sacs. Les armes en tout genre, liquides inflammables et mortiers d’artifice sont proscrit. Plusieurs centaines de gendarmes et policiers seront mobilisés.
Ici, tout le monde a en mémoire les affrontements de Sivens, à quelques dizaines de kilomètres, où le militant écologiste Rémi Fraisse avait été tué par une grenade, lancée par un gendarme en octobre 2014. A l’époque, les manifestants étaient opposés à un projet de barrage.