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"Il y a parfois des jets de pierre": en hausse, les agressions et intimidations envers les agriculteurs inquiètent la profession

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Les agriculteurs font face à une hausse des intimidations et des agressions. Un phénomène qui découlerait directement d'un changement de population dans les campagnes, marquées par l'arrivée de nombreux urbains.

L'agribashing en hausse. Alors que la période des moissons est déjà bien amorcée à travers tout le pays, les agriculteurs font face à une hostilité croissante. Car le monde agricole subit deux agressions par heure, sur des agriculteurs ou via des tentatives de détérioration du matériel agricole. C'est notamment le cas en Seine-Maritime, où les exploitants du département s'inquiètent d'une hausse des agressions ou des intimidations envers la profession.

Dans son téléphone, Maxime, garde une photo symbolique de la situation: "Au pied de la parcelle une belle pancarte bien faite avec écrit 'Merci pour la poussière'", raconte-t-il sur RMC. Récemment ce salarié agricole a même été pris à parti en plein milieu de la route: "Quelqu’un s’est mis devant le tracteur que je conduisais pour nous empêcher de travailler. Derrière il y a eu des provocations et des insultes pour qu’on rentre dedans. Mais il ne faut pas répondre sinon on serait en tort".

Pourtant Maxime fait attention quand il récolte. Pas de moisson près d’habitation le soir et le week-end. Mais ça ne suffit visiblement pas à certains riverains. Et certains vont très loin pour exprimer leur mécontentement: "Il y a des endroits où il y a des jets de pierre. Il y a des secteurs ou des poteaux sont mis sur les terrains pour que les agriculteurs crèvent ou tombent en panne, qu’il y ait de la casse sur les outils".

"On prend la campagne pour les avantages mais les inconvénients on a tendance à les oublier"

Des cas comme celui de Maxime, Justin Lemaitre en constate de plus en plus, le secrétaire général des Jeunes agriculteurs de Seine-Maritime dénonce les procès à répétition contre les agriculteurs: "On va attaquer l’agriculteur pour les nuisances sonores, pour la poussière et les odeurs". Un phénomène qui découlerait directement d'un changement de population dans les campagnes.

"Il y a beaucoup de gens qui arrivent de la ville pour la campagne. On prend la campagne pour les avantages mais les inconvénients on a tendance à les oublier. Et comme on ne le sait pas en arrivant, dès qu’on voit les tracteurs faire de la poussière et qu’on est à table le dimanche, les gens ont de plus en plus de mal à l’accepter effectivement. C’est surtout une méconnaissance de l’activité agricole en arrivant", explique Justin Lemaitre.

Depuis le début de l'été, une campagne de sensibilisation a été lancée, baptisée "on vous nourrit". Elle vise à partager le quotidien des agriculteurs sur les réseaux sociaux.

Benjamin Pelsy et Alfred Aurenche (avec Guillaume Dussourt)