Inondations: l'attente interminable de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle

Emmanuel et Brigitte Macron seront dans le Pas-de-Calais ce mardi, une visite au cours de laquelle le chef de l'Etat apportera "son soutien et celui de la Nation toute entière" aux habitants touchés par les épisodes de crues successifs survenus dans la région depuis plusieurs jours.
Sur place, en parallèle de la visite présidentielle, les habitants de plusieurs localités attendent encore la décrue. Les sinistrés continuent de vider l'eau des maisons... Et commencent, petit à petit, à contacter leurs assurances, avec la crainte que les procédures durent encore longtemps.
Dans la maison de Philippe, à Neuville-sous-Montreuil, après l'inondation, le premier réflexe a été de contacter son assurance. "Ils nous ont dit de ne pas nous inquiéter et que la priorité était d'ouvrir le dossier", raconte-t-il au micro de RMC.
"Après, on espère que la commune sera reconnue en catastrophe naturelle. Ça va les bouger et j'espère aussi que l'assurance va accélérer les choses, on croise les doigts", lâche Philippe, victime d'un sinistre causé par les inondations.
"Accélérer les choses" pour Philippe, c'est-à-dire verser les indemnisations dans les trois mois après avoir fait l'estimation des dégâts par l'expert missionné par l'assureur.
Les professionnels dans l'expectative
Chez Stéphanie, boulangère, il y a bien quelques dégâts dans la cave… Mais le vrai problème, c'est que la boulangerie tourne au ralenti.
"Il faut savoir que minimum, par jour, on est à 1.000 euros de chiffre d'affaires. Là, si on fait déjà 100 euros de chiffre, c'est parce qu'on est ouvert pour les riverains", déplore l'entrepreneuse.
Quand il faut appeler l'assurance, les retours restent faméliques, assure-t-elle. Alors, Stéphanie attend beaucoup de cette reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.
"On espère (l'état de catastrophe naturelle) pour essayer d'avoir des aides, des garanties pour payer nos fournisseurs, tout simplement", demande la boulangère.
Olivier Deken, le maire de la commune, explique n'avoir pas tardé dans le processus puisqu'il a envoyé le dossier le 9 novembre dernier. "On veut aussi que l'administratif ne soit pas trop lourd pour ces gens-là, il faut que ça aille vite, c'est surtout cela", explique l'édile.
Plus de 150 communes ont déposé un dossier de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. La ville de Neuville-sous-Montreuil devrait savoir si son dossier est accepté avant le samedi 18 novembre.