JO 2024: à Tahiti, un projet de tour construite pour la compétition de surf sème la discorde

A Tahiti, sur le site qui accueillera les épreuves de surf aux JO 2024, une tour sème la discorde. Teahupo'o, c’est son lagon, ses plages paradisiaques, son eau turquoise, ses vagues gigantesques et bientôt au milieu de ce spot prisé des surfeurs, une tour en aluminium de 14 mètres de haut. Immergée dans l’eau.
Elle doit abriter les juges des prochaines épreuves de surf des Jeux olympiques. Trois étages, un local technique climatisé pour héberger des serveurs internet, même des toilettes avec un système d’évacuation. Une construction tout confort pour quatre jours de compétition et un montant total de près de 4,5 millions d’euros.
Et les habitants n’en veulent pas. “Les JO, oui, mais la tour non !”, c’est ce qui ressort en globalité. En réalité, la tour, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Après tout, elle sera démontée comme les tours en bois utilisées pour les précédentes compétitions. Le problème, c’est la construction d’une canalisation sous-marine qui va raccorder l’édifice au rivage et qui nécessite de percer le corail. Un poteau qui pourrait mesurer jusqu’à 4 mètres de long et qui restera sous l’eau.
Une question de sécurité?
Les riverains, les associations redoutent son impact sur les fonds marins, la biodiversité, et même la disparition, à terme, de la vague mythique du site. Ils ont récemment organisé une marche pour s’y opposer. Une pétition recueille déjà plus de 90.000 signatures.
Le président du comité olympique Tony Estanguet, continue de défendre la tour pour des questions de sécurité notamment. Mardi encore, il expliquait que la tour actuelle des juges, en bois, n’était plus aux normes. Il répond aussi que le projet peut encore être modifié pour s’adapter aux préoccupations des habitants.
Quant au gouvernement polynésien, le maître d’œuvre du projet, il tente d’esquiver la vague de contestation en missionnant un bureau d’étude spécialisé sur l’environnement marin.
Le Président de la Polynésie française est même convaincu, qu’après les travaux, je cite, “la nature reprendra ses droits”.