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Juillet 2023, mois le plus chaud jamais enregistré: "Le pire des scénarios", alerte un spécialiste

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Le mois de juillet 2023 a battu des records de chaleur “aux conséquences désastreuses”. Marc Lomazzi, journaliste et auteur spécialiste de la question du climat, partage ses inquiétudes sur RMC ce mercredi matin.

Des records aux "conséquences désastreuses" pour le monde. Le mois de juillet 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, a confirmé mardi 8 août le service européen Copernicus. Un sombre constat qui avait fait dire au secrétaire général de l'ONU, António Guterres, que l'humanité avait quitté l'ère du réchauffement climatique pour entrer dans celle de "l'ébullition mondiale".

Canicules, incendies, sécheresse...

Le mois dernier, marqué par des canicules et des incendies à travers le monde, a été 0,33°C plus chaud que le mois qui détenait jusqu'à présent le record (juillet 2019, qui avait atteint 16,63°C en moyenne). La température de l'air a aussi été 0,72°C plus chaude que la moyenne (1991-2020) pour juillet, a indiqué Copernicus dans son bulletin.

Les océans témoignent également de cette évolution inquiétante, avec des températures de surface anormalement élevées depuis avril et des niveaux inédits en juillet. Un record absolu a été ainsi atteint le 30 juillet avec 20,96°C et pour l'ensemble du mois, la température de surface a été 0,51°C au-dessus de la moyenne (1991-2020).

L'invité du jour : Marc Lomazzi - 09/08
L'invité du jour : Marc Lomazzi - 09/08
11:26

Comment éviter un scénario catastrophe ?

Invité sur notre plateau, Marc Lomazzi, journaliste français et auteur de France 2050, le scénario noir du climat, revient sur ce triste record et fait part de ses inquiétudes.

“On est dans le pire des scénarios. La situation est assez simple, puisqu'on continue d'émettre du Co2, chaque année est pire que la précédente. On bat record après record et cela va continuer".

Selon ses dires, la planète se dirige vers +4°C, voir +5°C d'ici à la fin du siècle, ce qui représente des milliards d’adultes vivant dans des conditions insoutenables. Pour ralentir ce “scénario catastrophe”, il faudrait alors “baisser de façon drastique nos émissions de gaz à effet de serre”.

Mais la situation semble déjà compromise.

“Au niveau européen, on fait beaucoup d’efforts: on a réduit nos gaz à effet de serre de 20% depuis 1990. Mais aujourd’hui il faut aller deux fois plus vite“, poursuit le spécialiste.

Malgré les avertissements des experts, la 28ème Conférence des Parties sur le Climat de l'ONU (COP 28) se déroulera du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Le comble du ridicule, pour Marc Lomazzi, qui appelle les politiques à être à la hauteur de l'urgence climatique.

"On attend d'un Emmanuel Macron, par exemple, qu'il nous dise 'c'est la guerre, c'est la guerre climatique, maintenant, il faut y aller'. Ça va coûter cher, tout le monde va devoir payer, en tout cas ceux qui le peuvent", conclut-il.
Charline Andrieux