"La nuit elles me réveillent, la journée, c'est un stress permanent": ce petit village du Perche résiste toujours et encore contre des éoliennes

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De son jardin, Fabien Ferreri ne voit plus qu’elles: "L'éolienne la plus proche est à 570 mètres de la maison". Mais avec leurs mâts de plus de 100 mètres et leurs énormes pâles, elles empoisonne la vie de ce village tranquille de Normandie: "Sur l'ensemble de la zone il y en a cinq et elles sont situées en plein milieu du village d'Echauffour".
Depuis l’installation de ces 5 éoliennes il y a 2 ans, cet habitant raconte vivre un enfer: "Elles me font vibrer la cage thoracique, la nuit elles me réveillent, la journée c'est un stress permanent. C'est un bruit auquel on ne s'habitue pas, c'est une machine à laver qui tourne, c'est un avion qui fait des cercles au-dessus de votre tête. Ce n'est pas un bruit auquel on s'habitue".
Avec d’autres riverains, Fabien Ferreri a monté un collectif contre les nuisances de ces éoliennes. Une bataille dont ils ont gagné la première manche avec l’arrêt pour 5 mois de ces gigantesques moulins à vents la nuit entre 19 heures et 7 heures. Une solution de compromis soutenue par la mairie d’Échauffour: "De toute façon maintenant elles sont-là. Alors qu'on soit contre ou pour, ce qu'il faut c'est que la loi soit respectée, que les riverains retrouvent une vie normale, une quiétude à laquelle tout le monde à le droit quand on est chez soi", assure Anne-Marie Foubert, la 2e adjointe au maire.
"Ma vie a changé le jour où ils se sont installés"
Pourtant, cet aménagement ne règle pas tout. Propriétaire de terrain au pied des éoliennes, Pierre-Yves Lemoine a vu ses chevaux tomber malades les uns après les autres peu de temps après l’installation des éoliennes. Deux sont même morts. Fatigué, cet éleveur ne décolère pas contre les pouvoirs publics qui encouragent la construction de ces géants d’acier:
"Ma vie a changé le jour où ils se sont installés. Il y a des problèmes un peu partout, pas que chez moi. Il y a des solutions à trouver, mais qu'il essayent de respecter les riverains et qu'ils aillent installer des éoliennes mais pas au milieu des gens".
Alors l’annonce de la ministre de la transition écologique Barbara Pompili de multiplier par 2 fois et demi le nombre d’éoliennes exaspère Fabien Ferreri: "On est en train d'accentuer la rupture qui se précise entre le monde rural et le monde des villes. On créé de la désespérance avec ces éoliennes, on ne peut pas vivre à côté et on a l'impression que nos droits de citoyens n'existent plus".
Selon la circulaire publiée vendredi, le gouvernement donne six mois aux préfets de région pour cartographier les "zones favorables" à l'installation de parcs éoliens. Les anti-éoliens comptent peser sur les prochaines élections régionales. Ils veulent faire signer aux candidats une charte pour qu’ils s’engagent contre les éoliennes à proximité des habitations.
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