Le combat d'Eve pour respecter la dernière volonté de sa mère: être enterrée avec ses chiens
Chantal, la mère d'Eve, voulait reposer avec ses chiens qu'elle a fait enterrer dans un cimetière animalier. Sauf que maintenant qu'elle est décédée tout le monde refuse. L'ancien propriétaire, à Cadaujac, près de Bordeaux, lui avait assuré que ce serait possible mais les nouveaux le refusent, au nom de la loi.
Et cette histoire n'est pas du tout anecdotique. Depuis plusieurs années, le nombre de demandes d’inhumation avec les cendres d'un animal de compagnie se multiplie. Ce n'est pas un hasard si une pétition pour Chantal a recueilli plus de 20.000 signatures. Surtout qu'elle avait tout mis en œuvre pour que ses dernières volontés soient exécutées:
"Elle a toujours vécu avec ses chiens. Ils faisaient partie de sa famille. Elle désirait être avec eux, c'était son souhait le plus cher. Elle m'avait dit que si je voulais apporter des fleurs ce serait là, au cimetière animalier de Cadaujac", raconte à RMC Eve, la fille de Chantal.
Chantal a-t-elle été arnaquée?
Tout le monde lui a fait croire qu'elle pourrait reposer avec ses animaux à condition d'être incinérée. Et il y a cru d'autant plus facilement qu'il y a d'autres cendres humaines dans ce cimetière.
"Je suis en colère contre le cimetière parce que Chantal avait eu des autorisations écrites et des contrats signés de la part des pompes funèbres et du cimetière animalier. Si on lui avait dit qu'elle ne pourrait pas aller avec ses compagnons, jamais elle ne se serait faite incinérée", s'insurge Sophie, une amie de Chantal.
Que dit la loi?
C'est interdit de mettre des cendres d'animaux dans un cimetière humain au nom de la dignité des morts. Mais un cimetière animalier c'est un lieu privé. La préfecture pourrait donc accorder une dérogation comme le permet le code des collectivités. Et d'ailleurs les propriétaires du cimetière assurent qu'ils seraient prêts à le faire avec le feu vert de la préfecture:
"Si la préfecture nous donne l'autorisation de procéder à cette opération, notre souhait étant de satisfaire le besoin des familles nous le ferions", assure à RMC Isabelle Dubois-Costes, la directrice de la communication de Séleste, la société propriétaire du cimetière animalier de Cadaujac.
Que dit la préfecture?
Pour la préfecture pas question d'accéder à la demande de Chantal. Une décision incompréhensible pour Loïc Dombreval. Ce député engagé contre la maltraitance animale veut faire évoluer la loi:
"Certaines personnes, et c'est de plus en plus fréquent, souhaitent d'être inhumées auprès de leur animal de compagnie. Cela ne pose aucun problème de dignité ni sanitaire. Je vais déposer une proposition de loi c'est quelque chose qui me semble extrêmement consensuel au fond".
Vers une proposition de loi pour Chantal?
En tous cas, Loïc Dombreval s'y est engagé. Mais évidemment ce n'est pas que pour Chantal. Ça concerne beaucoup de monde je le disais. En France il y a même des personnes très connues comme Alain Delon qui veulent reposer auprès de leurs animaux, le plus souvent à leur domicile. Alain Delon qui lui a obtenu une autorisation de la préfecture pour être inhumé avec ses chiens dans sa propriété.
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