Pourquoi le marché du bio recule en France

"LECHYPRE DU JOUR" - Tous les jours à 6h20, on parle éco et conso avec Emmanuel Lechypre, dans "Apolline Matin".

Les ventes d’œufs bio ont reculé de 3% cet été par rapport à l’été 2020, alors que les ventes d’œufs provenant de poules élevées au sol, pas bio mais censées provenir de poules élevées dans des conditions respectueuses du bien-être de volailles sont en hausse de 13%.

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Et il n’y a pas que sur les œufs que le label bio est en perte de vitesse. Idem sur le lait, la surproduction est telle que les gros industriels ont dû déclasser 20% de leur production bio.

Selon les données Iri pour LSA, sur les sept premiers mois de l’année 2021, l’évolution des ventes de produits bio en grandes surfaces est négative (- 1,6 %).

Pourquoi le bio n’a-t-il plus la côte?

Alors il y a forcément un contrecoup post confinement, car celui-ci avait provoqué un boom de la pâtisserie maison. Mais la tendance est plus profonde que ça.

Il y a d’abord un problème de prix. Alors que la pression sur le pouvoir d’achat est forte, les consommateurs se reportent vers des produits moins chers. L’observatoire des prix de l’association familles rurales indique qu’en moyenne le lait, les œufs et le jus d’orange coûtent près de 35% plus cher en bio.

Le marché a atteint une certaine maturité, auprès d’un noyau de clients, essentiellement cadres et retraités. Selon une enquête Nielsen, seulement 20% des Français représentaient les deux tiers des ventes dans le bio.

Les priorités des Français changent, et désormais ils sont plus sensibles au charme des producteurs locaux, éco-responsables, soucieux du bien-être animal, qu’aux produits simplement bio.

Problème, les conversions d’exploitations se sont multipliées ces dernières années pour augmenter considérablement l'offre. Il y a donc une vraie crise de croissance du marché du bio.

Emmanuel Lechypre