Marseille: un trafic de palourdes démantelé, une vingtaine de personnes arrêtées

"Palourde Mafia". À Marseille, la gendarmerie maritime a fait tomber une organisation qui pêchait en toute illégalité des palourdes en bord de mer depuis le mois de février. Le tout en dépit de la réglementation imposée qui limite la pêche à 2 kilos par personne et par semaine. Au total, ce sont près de 24 tonnes de ce mollusque qui ont été prélevées dans l’étang de Berre, avant qu'une vingtaine de suspects ne soient démasqués.
Le manège autour de l’étang, à l'ouest de la cité phocéenne, commençait à interpeller les habitants et les pêcheurs. Depuis plusieurs jours, une quinzaine de personnes équipées de cuissardes et d’outils ratissaient les bords de l’eau, emportant bien trop de palourdes par rapport aux limites fixées.
Les gendarmes ont alors été prévenus. "Depuis le mois de février, les gendarmes maritimes de Marseille ont identifié une quinzaine de pêcheurs illégaux qui revendaient à un professionnel de l'Hérault des grosses quantités de palourdes", explique à RMC le chef d’escadron, Didier Walinsky. Pour un butin de 23 tonnes de palourdes, "revendues plus de 160.000 euros", poursuit le gendarme.
Une potentielle contamination à la bactérie E.Coli
Des moyens terrestres et nautiques sont alors engagés par la gendarmerie maritime de Marseille. Les pêcheurs et les dirigeants de l’entreprises de revente sont arrêtés et les enquêteurs se rendent même compte que des palourdes potentiellement contaminées à la bactérie E.Coli ont été pêchées et vendues.
"Ces palourdes ont été revendues à ce professionnel sans aucune indication. Et bien sûr, elles pouvaient venir d'un lieu pollué", déplore Didier Walinsky.
Au total ce sont 20 personnes qui sont renvoyées devant la justice. Elles encourent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. Les huit principaux protagonistes de ce trafic seront jugés le 23 septembre devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. Parmi eux, les dirigeants de la société et cinq principaux pêcheurs non professionnels qui pêchaient sur demande de l'entreprise.
Les autres mis en cause sont notamment convoqués le 10 mars dans la perspective d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.