"On n'est pas des voyous": les pêcheurs en colère contre le mois sans pêche dans le golfe de Gascogne

Le mois sans pêche dans le golfe de Gascogne permet "incontestablement" de protéger les dauphins. C'est ce qu'a indiqué ce jeudi le ministère de la Pêche, qui a détaillé les résultats de la fermeture de la pêche de quatre semaines du début d'année. L’objectif était de protéger les dauphins contre les captures accidentelles par des bateaux de pêche.
Une opération qui s'avère concluante, car le nombre de captures accidentelles de dauphins a été divisé par quatre. La mesure sera reconduite en début d'année prochaine, et environ 300 navires devront rester au port du 22 janvier au 20 février.
"L'horizon dans lequel on s'inscrit avec les professionnels, c'est de pouvoir lever ces périodes de fermeture d'un mois à compter de 2027", a indiqué l'entourage du ministre Fabrice Loher.
Près de quatre fois moins de captures accidentelles de dauphins l'hiver dernier. Mais David Le Quintrec, pêcheur à Lorient et président de l'UFPA, union française des pêcheurs artisans, n'accorde aucune valeur à cette étude scientifique.
“C’est un grand mensonge. C’est faux, ce n’est qu'à charge contre la pêche artisanale”, dénonce-t-il.
9.000 dauphins meurent chaque année
L'interdiction de pêcher dans le golfe de Gascogne est reconduite pendant deux hivers. Les pêcheurs seront indemnisés à hauteur de 85% de leur chiffre d'affaires. “Nous, ce qu’on veut, c’est aller en mer et continuer notre métier, ne pas être alimenté avec des subventions publiques. Pour nous, ce sont les saisons où on sort un peu la tête de l’eau. C’est comme si vous fermiez un restaurant en plein mois d’août en bord de mer”, conteste David Le Quintrec.
La fermeture du golfe de Gascogne n'est pas une solution à long terme, a déclaré le ministre chargé de la Pêche, Fabrice Loher. Il appelle les navires à s'équiper avec des dispositifs d'effarouchement, mais aussi des caméras sur les treuils des pêcheurs. Hors de question pour Francis Favroul, armateur à Arcachon.
“On les déclare, les dauphins qu’on capture, pourquoi remettre notre parole en doute? On n'est pas des voyous, on n'est pas des bandits, on n'a pas à être surveillé. On ressent ça comme une infamie”, assure-t-il.
Selon le Centre international pour l'exploration de la mer, environ 9.000 dauphins communs meurent chaque année par capture accidentelle sur la façade atlantique française.