A Paris, des commerçants ouvrent leurs portes à des SDF: "Chacun peut aider à son niveau"

Jusqu'à -15° mercredi ! C'est un froid sibérien qui va s'abattre sur la France cette semaine. Premiers exposés: les personnes sans domicile fixe. Le soir, ils trouvent souvent un endroit où dormir, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux promet même ce lundi qu'il y aura "de la place pour tout le monde" dans les centres d'hébergement. Mais comment survivre au froid le jour? C'est justement pour combler ce manque que Le Carillon, une association de commerçants et de particuliers à Paris, aide les SDF la journée. 250 commerçants parisiens qui ouvrent leurs portes à des SDF, comme Marco, dans la rue depuis 20 ans, qu'a rencontré RMC.
"Je peux prendre mon café, recharger mon téléphone et aller aux toilettes"
La nuit il dort dans un hall d'immeuble, le jour il passe le temps dans un parc. Alors quand les températures avoisinent zéro degrés, il est soulagé d'être accueilli dans une boutique de nettoyage de deux roues. "Je peux prendre mon café, recharger mon téléphone. Je peux aller au toilette. Ça m'apporte du bonheur", confie-t-il.
C'est Hugo qui lui ouvre les portes de son commerce. Une évidence, pour lui. "Il y a pleins de choses publiques qui existent et qui sont mises en place. Peut-être que ça ne suffit pas et peut être que c'est le rôle des particuliers et des commerçants de contribuer également ? On ne doit pas tout attendre de l'Etat et chacun peut aider un petit peu à son niveau".
"On offre des coupes de cheveux et même… des fleurs"
Mais les commerçants membres de l'association Le Carillon ne se contente pas d'ouvrir leurs portes, ils offrent également des services. "On est a plus de 3.000 services rendus aujourd'hui", explique Louis-Xavier Leca le fondateur de ce réseau.
"C'est des plats chauds, des coupes de cheveux, des lunettes – on a des opticiens dans le réseau. On a aussi un fleuriste qui accepte d'offrir des bouquets. On est à la rue mais on a le droit d'avoir aussi des fleurs et pourquoi pas en offrir à d'autres personnes".
L'idée, en tout cas, fait son chemin. Un an après son lancement, un quart des commerçants sollicités par l'association répondent présents pour les SDF.