Canicule de 1911, de 2003… les vagues de chaleurs les plus meurtrières en France

La canicule a un mérite, c’est de nous faire ressentir les choses. Ces chaleurs étouffantes nous mettent tous d’accord, tout simplement parce qu’on en souffre. Le dérèglement climatique, ça n’est pas que des statistiques, c’est aussi une réalité physique et très concrète.
Mais déjà d’où vient ce mot de canicule? Ça vient du latin “canicula”. Sous l’Antiquité, ça désignait une étoile de la constellation du Grand chien. Et “canicula”, ça veut dire “petite chienne”. Après le soleil, c’est l’étoile qui brille le plus. Les romains ont eu l’idée d’associer le nom de cette étoile à l’époque de l’année où on la voyait le mieux, c’est-à-dire en été. Voilà comment on est arrivés au mot canicule.
Le phénomène des grandes chaleurs n’est pas nouveau
D’abord, précisons que les études précises sur le climat datent vraiment du XIXe siècle. Donc c’est plutôt récent, même si on avait déjà des mesures de température depuis longtemps. Mais avant ça, on a quand même des témoignages qui nous donnent des indications. C’est le cas pour l’été de l’année 1636. Une chaleur insoutenable recouvre la France. La pluie se raréfie. Du coup, le niveau des cours d’eau baisse dangereusement. L’eau qu’on buvait était vaseuse et croupie. Et forcément, on chopait des maladies mortelles pour l’époque, comme la dysenterie. Cette hécatombe a fait 500.000 morts.
Et c’était déjà un sujet prioritaire pour les pouvoirs publics. La température était déjà le sujet numéro 1 des conversations. Et les conséquences étaient catastrophiques. Les canicules impactaient les récoltes. Se nourrir devenait difficile et très cher. L’État était donc sommé de réagir. Et il le faisait tant bien que mal. Par exemple, à la fin du XVe siècle, le roi Louis XI impose un contrôle des prix en période de canicule. Plus tard, Louis XIV fera des réserves de blé et ira jusqu’à interdire les exportations pour se prémunir des pénuries.
15.000 morts en 2003
Et récemment, on a eu des canicules comparables à ce qu’on connaît aujourd’hui, mais pas à la même fréquence. Mais ponctuellement, ça pouvait y ressembler. C’est le cas de l’été 1911. Un des plus meurtriers du siècle. À Paris, le 4 juillet, il fait 34°. Au mois d’août, le thermomètre ne descend pas sous 30 pendant 15 jours. Une chaleur meurtrière. Les vieilles personnes et les nourrissons s’entassent dans les hôpitaux. Et au total, c’est 46.000 morts, dont 30.000 enfants.
Et bien sûr, il y a la canicule de 2003: c’est un tournant apocalyptique. Dans l’Hérault, on atteint 46 degrés (record à ce jour inégalé). À Paris, il fait 39 degrés pendant neuf jours. En France, on dénombre 15.000 morts. 2003, c’était catastrophique et très grave en soi. Mais le problème, c’est que depuis ça se multiplie et que c’est de plus en plus rapproché. Peut-on réellement accepter de vivre dans ces conditions? C’est inhumain, c’est pourquoi la lutte pour le climat est vitale.