Changement climatique: "Il faut adapter nos infrastructures et transmettre la culture du risque"

Deux personnes sont mortes et 17 ont été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi, selon un bilan de la Sécurité civile communiqué jeudi matin, lors des violents orages qui se sont déclenchés en France après une intense vague de chaleur.
Un adolescent de 12 ans a été tué à Piquecos, près de Montauban, "touché par la chute d’un arbre alors qu’il se trouvait au bord de la rivière Aveyron avec sa famille", selon la préfecture locale. En Mayenne, un homme conduisant un quad est mort après avoir percuté un arbre tombé sur la route lors de cet épisode orageux, selon les pompiers.
50e vague de chaleur depuis 1947
La France est traversée depuis le 19 juin par sa 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, dont la moitié ont été subies au XXIe siècle, conséquence du réchauffement climatique qui augmente l'intensité et la fréquence des canicules.
"Ces orages illustrent ce que nous allons devoir vivre de plus en plus dans les années à venir : des épisodes climatiques violents, dus au dérèglement climatique", a déclaré Agnès Pannier-Runacher devant la presse jeudi matin.
"Il faut encore faire confiance à nos services météorologiques : un service public qui a sauvé des centaines de milliers de vies depuis les années 70-80", rappelle Gaël Musquet
Quatre départements du Sud seront actuellement placés en vigilance orange canicule vendredi. "La problématique, c'est la culture du risque", explique au micro de RMC Gaël Musquet, météorologue et spécialiste des risques naturels. "Il faut arriver à tenir compte des vigilances, aménager le territoire pour que l'on puisse vivre, et que l'espèce humaine puisse traverser ces épisodes", poursuit-il.
"L'eau va devenir rare"
"Il n’y a pas de solution magique ni idéale : il faut se le dire", concède Gaël Musquet mais "une somme de mesures et des enfants qu’il faut former à la culture du risque, former pour qu’ils relèvent les défis qui nous attendent."
Les vigilances de Météo France, créees en 2001, permettent de savoir quand les phénomènes "arrivent". Une fois qu’on sait, il faut pouvoir mettre vite les populations et le cheptel à l’abri."
Pour cela, il faut adapter nos infrastructures pour transporter l’énergie et transporter l’eau", plaide le météorologue, qui prévient: "L'eau va devenir rare. On va alterner des périodes de sécheresse et chaleur avec des moments où l’eau va tomber, mais elle ne pourra pas toujours être stockée, captée pour passer au travers d'autres épisodes." Et les médias doivent participer au débat, selon lui, et "transmettre la culture du risque".