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Cyclones, typhons et ouragans: des phénomènes amplifiés par le changement climatique

Les dégâts à Mayotte après le cyclone Chido

Les dégâts à Mayotte après le cyclone Chido - KWEZI / AFP

Le cyclone Chido, dont les autorités redoutent un lourd bilan à Mayotte, s'inscrit dans une série de puissantes tempêtes meurtrières ces deux dernières années, dont la force destructrice est amplifiée par le changement climatique.

Le cyclone Chido qui vient de ravager Mayotte, tout comme l'ouragan Hélène et le typhon Yagi qui ont frappé en septembre États-Unis et Asie, sont des phénomènes extrêmes dont la violence est amplifiée par le réchauffement climatique. Cyclones, ouragans et typhons recouvrent tous trois "la même réalité", explique Météo-France.

Ils désignent une "violente perturbation atmosphérique qui se forme dans les régions tropicales" avec un "phénomène tourbillonnaire", une pression très basse en son centre et des vents violents de plus de 118 km/h, selon l'agence française de météorologie.

Des rafales de vent à plus de 220 km/h

On utilise l'un ou l'autre de ces trois termes en fonction des régions touchées par ces dépressions tropicales de forte intensité. On parle de cyclone (ou de cyclone tropical) dans l'océan Indien et le Pacifique sud, d'ouragan en Atlantique nord et dans le Pacifique nord-est et enfin de typhon dans le Pacifique nord-ouest.

Les météorologues les classent en fonction de leur intensité selon des échelles qui diffèrent en fonction des régions. Pour les ouragans, l'échelle de Saffir-Simpson compte par exemple 5 niveaux, selon la force des vents maximums et l'ampleur des dégâts potentiels.

La cinquième catégorie de l'échelle de Saffir-Simpson correspond à des vents de plus de 252 km/h et désigne des phénomènes particulièrement destructeurs.

Dans l'océan Indien les catégories sont différentes. A partir de 119 km/h, on parle de "cyclones tropicaux", au-delà de 166 km/h, "cyclones tropicaux intenses" et au-dessus de 209 km/h, de "cyclones très intenses", selon Météo-France. Mayotte a connu avec Chido des rafales de vent à plus de 220 km/h.

Des cyclones "plus violents"

Chaque année, on observe de 50 à 80 ouragans/cyclones/typhons sur le globe, selon Météo-France. "Le nombre global de cyclones tropicaux n'a pas changé au niveau mondial, mais le changement climatique a augmenté la survenue des tempêtes les plus intenses et destructrices", selon le World Weather Attribution (WWA), un organisme qui cherche à établir le lien entre certains événements extrêmes et le réchauffement de la planète.

"Si les cyclones ne sont pas plus nombreux, ils sont plus violents. Les simulations pour le XXIe siècle indiquent une augmentation de leur intensité", indique de son côté Météo-France.

Le changement climatique réchauffe en effet la température à la surface des océans, ce qui augmente la concentration en vapeur d'eau dans l'atmosphère au-dessus. Ceci permet aux dépressions et aux tempêtes tropicales de puiser plus d'énergie, de devenir plus violentes avec des vents plus puissants. Ce supplément d'humidité sera parallèlement à l'origine d'un renforcement des pluies engendrées par les cyclones.

D'après des simulations pour le XXIe siècle tirées du sixième rapport du GIEC, l'intensité moyenne des cyclones devrait augmenter de 5% et la proportion des cyclones très intenses (nombre de cyclones de catégorie 4 et 5 par rapport au nombre total de cyclones) devrait augmenter de 14%, selon Météo-France.

Les pluies engendrées par les cyclones devraient pour leur part augmenter de près de 12% si on se base sur un réchauffement global de 2°C, selon cette même source.

La rédaction avec AFP