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Faute de pluie, des camions-citernes pour combattre la sécheresse

Certaines communes sont en état de catastrophe naturelle à cause d'une sécheresse qui dure depuis plusieurs mois. Et s'il ne pleut pas avant l'arrivée du froid, les choses pourraient encore empirer.

Faute de pluie dans certaines régions, la sécheresse fait toujours plus de ravages. Des communes de 71 départements sont même en état de catastrophe naturelle. Lundi, le ministre de l'Agriculture et de l'alimentation Didier Guillaume a annoncé que l'Etat avait "mis en place des assises de l'eau, dont les conclusions seront rendues en 2019".

L’eau manque déjà pour les agriculteurs mais aussi peut-être bientôt pour les habitants. Dans le Doubs, en Bourgogne-Franche-Comté, il n’a presque pas plu depuis début juillet. Conséquence : les 31 sources et puits existants de la communauté de commune du plateau de Maiche sont à un niveau de plus en plus bas.

Habitants et agriculteurs très inquiets

Le département a déjà imposé des restrictions d’eau aux habitants, les arrosages et les lavages sont interdits sur la communauté de communes. Quatre communes sont même complètement "à sec". Des camions citernes font ainsi des allers-retours chaque jour pour approvisionner certains villages en eau potable. A Valoreille, l’une de ces communes les plus touchées, les habitants sont inquiets.

Ce sont les camions des producteurs laitiers qui dépannent, cinq allers retours par jour pour approvisionner la source qui fournit la commune qui compte moins de 150 habitants. La source ne donne plus assez d’eau par rapport à la consommation des ménages comme l’explique Julien Klinguer, le directeur du service de l’eau du plateau de Maiche.

"La source qui peut donner l’hiver jusqu’à 200 mètres cube/jour n'en donne aujourd’hui plus que 25, pour une consommation du village de 60-65 mètres cube/jour donc il faut faire des compléments par camion, on n’a pas le choix". 

Bien sûr, les premiers inquiets, ce sont les habitants de Valoreille, et notamment les agriculteurs. Pascal a 160 bêtes qu’il doit nécessairement abreuver.

"D'habitude quand il n’y a pas la sécheresse, les animaux consomment l’eau des sources naturelles dans les pâtures. Mais maintenant on donne l’eau du réseau. On n’a pas le choix, il faut bien qu'on donne à boire à nos bêtes sinon sinon elles vont mourir."

S'il ne pleut pas avant la vague de froid ça peut empirer

Alors que les ressources baissent, la consommation augmente donc. Mais le pire est peut-être encore à venir. Régis Ligier est le président de la communauté de commune du pays de Maiche.

"Sous quinze jours, trois semaines, on peut avoir une grosse partie du territoire où il n’y aura plus d’eau. L’hiver approche, dès la fin de la semaine prochaine on nous annonce une vague de froid. Si l’eau ne retombe pas avant que la vague de froid s’installe, ça peut être d’autant plus problématique. L'eau ne pourra plus s'infiltrer dans les sols."

Le président envisage de demander la reconnaissance du statut de catastrophe naturelle aux autorités.

Mahauld Becker-Granier (avec J.A.)