"Même sans bouger, on dégouline": avec la canicule, l'enfer des habitants de "bouilloires thermiques"

Avec les fortes chaleurs de ces dernières semaines, la question de la précarité énergétique d'été est remise sur le devant de la scène. Les fortes températures rendent certains logements inhabitables, selon la Fondation pour le Logement des Défavorisés.
En tout, 42% des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement en 2024 selon la fondation. Ce type de logement, on appelle ça des bouilloires thermiques et les populations les moins aisées sont souvent les plus impactées. C'est dans ce sens qu'une proposition de loi transpartisane va être déposée au Parlement pour interdire la location de ce type d'habitation.
Affalé sur son canapé, un éventail à la main, Lorenzo, 38 ans, souffre dans son appartement mal isolé de 17 m2 du centre-ville de Marseille.
“Avec mon éventail, je me rafraîchis parce qu’il fait 35 degrés dans l’appartement. Même sans bouger, on dégouline”, indique-t-il.
Une situation qui touche les plus précaires
Il a tout essayé, boit 5 litres d’eau par jour, possède deux ventilateurs, mais sa situation d’invalidité ne lui permet pas de faire mieux. “Ventilateur, fenêtres ouvertes, réveillé à l’aube parce que j’ai le soleil qui me tape sur la gueule… C’est l’enfer sur terre”, confie-t-il.
"On parle beaucoup du froid, mais il y a eu 3.700 morts à cause de la chaleur l'an dernier. Nos logements ne sont pas adaptés à la canicule", confirme sur RMC Manuel Domergue, directeur des études à la "Fondation pour le logement".
Les populations les plus précaires sont les plus touchées aujourd’hui dénonce de son côté la fondation pour le logement des défavorisés. Et son directeur régional, Françis Vernede demande que des solutions concrètes soient mises en place.
“Ça passe par une réflexion sur les systèmes de ventilation, ça passe par des revêtements, des façons de fabriquer. Et sur la rénovation, une réflexion très spécifique avec un travail d’ingénieur pour penser la question de la circulation d’air parce que le brassage d’air permet des choses.
"On a besoin que le gouvernement et que l’Etat s’engage à avoir une réflexion pour traiter les logements qui sont des bouilloires thermiques”, pointe-t-il.
D’après Santé Publique France, la chaleur a causé une surmortalité de 3700 personnes en 2024.