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Logements bouilloires: 55% des Français ont eu trop chaud chez eux en 2023, selon un rapport

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En 2023, plus de la moitié des Français ont eu trop chaud dans leur logement, révèle mercredi la Fondation Abbé Pierre (FAP), appelant à adapter d'urgence l'habitat aux vagues de chaleur.

Quand la précarité énergétique ne se limite pas à l'hiver. Plus de la moitié des français ont eu trop chaud dans leur logement en 2023. C'est ce que révèle la Fondation Abbé Pierre dans une nouvelle étude.

L'an dernier, 55% des Français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures, un quart en a souffert "fréquemment" durant l'été, tandis que le nombre de personnes vivant dans des logements "trop chauds" a augmenté de 26% depuis 2013, dévoile la Fondation dans un rapport qui compile des données officielles.

Face à des vagues de chaleur plus intenses, fréquentes et longues, "de plus en plus de personnes subissent l'inadaptation, voire l'inhabitabilité de leur logement plusieurs mois par an", soulignent les auteurs. Avec des conséquences parfois mortelles, le nombre de décès liés à la chaleur de l'été 2023 étant ainsi évalué à 5.000, dont 75% chez les 75 ans et plus. En cause notamment, des murs mal isolés et des logements mal ventilés, mais aussi l'absence d'espaces extérieurs ou de volets.

Le journal de 7h - 22/08
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9:12

Aucune aide publique

Des logements mal adaptés, des passoires énergétiques, et donc des français qui souffrent de la chaleur chez eux, et ils sont de plus en plus nombreux. En 10 ans, le nombre de personnes vivant dans des logements "trop chauds" a augmenté de 26%, et ce n'est pas près de s'arranger. Les vagues de chaleur sont plus intenses, plus fréquentes et plus longues, et de nombreux logements sont mal adaptés.

Des murs mal isolés et des pièces mal ventilés, mais aussi l'absence d'espaces extérieurs ou de volets. Une chaleur qui peut être dangereuse pour les personnes âgées ou les enfants.

Mais les premiers concernés par ces logements bouilloire sont souvent issus de milieux plus populaires. 70% sont des locataires, et ils sont peu protégés par la loi selon Hélène Denise, chargée de plaidoyer à la Fondation Abbé Pierre.

“Si aujourd’hui, un propriétaire se doit de louer un appartement qui n’est pas énergivore, pour l’instant, sur la chaleur, rien n’existe”.

Elle poursuit: “On demande à ce que la chaleur soit intégrée au critère de décence, et également aux critères d’obligation de rénovation, qui est en marche et s’étale jusqu’à 2034”. À ce jour, aucune aide publique n'existe pour adapter les logements aux canicules, en dehors des rénovations d'ampleur, déplore la fondation Abbé Pierre.

Lucas Lauber avec AFP